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Wednesday 5 January 2011

Rayhana témoigne du 'Prix de la liberté'

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Rayhana, artiste algérienne de 46 ans avait survécu à l'impensable : être brûlée vive. Forte de l'envie de vivre, et de combattre encore et toujours ceux qui oppriment les femmes, ces fameux « tyrans ordinaires », qu'elle avait déjà pointés au théâtre, elle se (dé)livre. 
Dans un ouvrage à paraître ce mercredi, Flammarion a mis le paquet. Le bandeau qui entoure le livre est des plus accrocheurs : « Rayhana, l'artiste féministe, a été agressée et aspergée d'essence en plein Paris ». Rien de plus vrai. Rien de moins agressif. Même l'auteure de ce texte autobiographique avait exprimé quelques réticences. « Au départ j'étais contre, c'est racoleur... mais si ça incite le plus grand nombre à le lire et à mieux comprendre ce que sont en réalité l'islamisme et le fanatisme que je dénonce, c'est bien », explique-t-elle à l'AFP. 

Le livre, avec le bandeau, première couverture et 
couverture définitive

Le théâtre, c'est le lieu de cette expérience humiliante, où une bande de cinglés décide de l'asperger d'essence. C'était l'an passé, alors qu'elle se rendait à la maison des Metallos, dans le XIe arrondissement, justement pour jouer sa pièce, avec huit autres actrices. Les « agresseurs lui ont ensuite jeté une cigarette au visage, fort heureusement sans enflammer la jeune femme », rapportait la préfecture de police. « Menaces, intimidations et agressions mettent en danger la liberté des auteurs de théâtre en France en janvier 2010, comme en témoigne la tentative de meurtre dont a été victime Rayhana », estimait alors la SACD. 

Poursuivre, lutter

Mais Rayhana n'en démord pas. Après la pièce, ce sera le film, qui sera produit par Michèle Ray Gavras, avec un tournage qui débutera en mars ou mai, le tout en arabe. La distribution est tenue secrète pour l'heure. 

Vivant en France depuis 1999, l'artiste, dramaturge et comédienne avait exprimé son indignation, face à l'indifférence des personnes qui ont vu son agression. Et c'est de cette indifférence qu'elle a tiré le désir d'écrire le livre, comme le précise Caroline Fourest, préfaçant le livre. 

« On ne tuera jamais un islamiste qui fait porter le voile à sa femme, mais si cet islamiste prend le pouvoir, il n'hésitera pas à nous pendre sur la place publique », estime Rayhana.

« J'ai été sollicitée. Je l'ai écrit pour moi et parce qu'il y avait une urgence à dénoncer l'intolérable, le port du voile accepté comme la norme et tout ce qui va avec, l'islamisme grimpant et le mutisme de la France par rapport à sa propre histoire, pour protéger ceux qui n'ont pas le luxe de choisir et se tournent vers le radicalisme. »

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