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Tuesday 22 March 2011

Algérie:Le droit de manifester piétiné le jour de la Fête de la victoire

© reuters
D’importantes forces de sécurité et des dizaines de véhicules blindés ont repoussé samedi les premiers manifestants venus exprimer, en plein centre d’Alger pour la seconde fois en huit jours, leur détermination à en finir avec le régime, à l’instar de l’Egypte et de la Tunisie.
La force policière est encore une fois actionnée pour empêcher l’expression pacifique et ordonnée d’une revendication politique portée à bras-le-corps par beaucoup d’Algériens.

Devant le palais de Bouteflika :

«Nous ne sommes pas des voyous…»

Chômeurs, enseignants contractuels et rapatriés de la Libye, environ 300 manifestants ont  observé dans la matinée de dimanche 20 mars un rassemblement de protestation devant le siège de la Présidence, dans le quartier d’El Madania sur les hauteurs d’Alger. Les premiers réclament un emploi, les seconds des contrats de longue durée et l’intégration dans l’Education nationale et les derniers une aide promise par les autorités.
Prévu de s’ébranler de la place des Martyrs vers la présidence, le défilé des chômeurs n’a pas eu lieu à l’endroit initial en raison d’une forte présence policière qui a conduit les participants à rejoindre séparément le siège de la présidence, lieu où devait se tenir un rassemblement des contractuels de l’Éducation nationale.
Là encore, un important dispositif policier a maintenu les manifestants à une cinquantaine de mètres de distance du palais présidentiel. « Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes pas des voyous. Nous sommes une jeunesse éduquée », scandaient  des manifestants, selon AFP.
Sur les banderoles est inscrit « Protestations jusqu’à l’assimilation » ou « l’intégration est un droit ». (1)
aufaitmaroc.com

La CNCD n’a pas pu organiser sa marche à Alger 

Ni la symbolique du 19 Mars ni l’appel pressant  lancé par la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, jeudi sur le plateau de Nessma TV,  aux autorités algériennes pour laisser “un plus grand espace” à l’opposition n’ont eu un quelconque effet sur le refus du régime d’Abdelaziz Bouteflika de respecter le droit des partisans du changement à organiser une manifestation pacifique dans la capitale.
La force policière est encore une fois actionnée pour empêcher l’expression pacifique et ordonnée d’une revendication politique portée à bras-le-corps par beaucoup d’Algériens.
Comme ce fut le cas systématiquement depuis le 22 janvier, un important dispositif policier a été déployé hier dans la capitale. Tôt le matin, la place du 1er-Mai d’où devait démarrer la marche est complètement quadrillée. Les quelques espaces, pouvant être investis par les militants de la CNCD pour y tenir un rassemblement, sont barricadés. Il ne leur reste que les trottoirs desquels ils seront sans cesse chassés par les policiers. Bilan de la journée d’hier : trois militants du RCD dont deux femmes ont été blessés et évacués à l’hôpital. “J’étais avec eux quand des policiers nous ont agressés aux alentours de la Place du 1er-Mai”, témoigne Omar Abed, représentant des victimes de la faillite de la banque El Khalifa.
Une heure avant le début de la marche, Moulay Chentouf du PLD et bien d’autres militants du changement étaient déjà sur les lieux comme pour tâter le terrain. Il était environ 10h30 quand Ali Yahia Abdenour arrivait sur cette place mythique, accompagné par un groupe de militants dont Mohcine Bellabes, député RCD, et  Hassan Mezoued, membre de la direction de ce parti. Ils sont vite “pris en charge’’ par une grappe de policiers qui les ont ainsi séparés des autres militants. D’autres comme Yacine Teguia (MDS), le Dr Yousfi (SNSSP), Tahar Besbas (RCD) les ont rejoints vers 11 heures pour tenir un semblant de rassemblement. Ils ont à peine eu le temps d’exhiber quelques pancartes avant d’être dispersés par les policiers. Comme la semaine dernière, cette fois-ci encore, les baltaguia ont manqué au rendez-vous. “Nous maintiendrons notre action de protestation jusqu’à ce qu’il y ait changement en passant le flambeau à la nouvelle génération”, a assuré le patriarche du combat pour les droits de l’Homme en Algérie, Ali Yahia Abdenour. (2)
liberte-algerie.com

HRW exhorte les autorités à cesser de bafouer le droit des algériens à se rassembler pacifiquement

Les services de police ont une nouvelle fois empêché le déroulement d’une marche en vertu d’un décret datant de juin 2001, les autorités doivent mettre fin à l’interdiction de rassemblement à Alger, selon Human Rights Watch.
«La levée de l’Etat d’urgence décidée par le Président Abdelaziz Bouteflika le 24 février n’a aucunement restitué au peuple algérien ses libertés fondamentales, telle que le droit de rassemblement », a observé Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Samedi, le président Bouteflika a annoncé dans un message lu par un de ses conseillers de prochaines réformes « globales » y compris « politiques ». (Avec AFP)
Depuis janvier 2011, le front social et politique est en ébullition : étudiants, chômeurs, gardes communaux, médecins résidents, pharmaciens, pompiers ont multiplié sit-in et grèves.  La contestation s’est traduite par une trentaine de tentatives d’immolations par le feu, dont cinq ont été mortelles.

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