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Monday 21 March 2011

La marche de la jeunesse vers la Présidence empêchée

El Watan, 20 mars 2011
La marche de la jeunesse vers la Présidence n’a pas eu lieu. Les policiers étaient présents en grand nombre pour empêcher toute tentative de rassemblement.
La Grande-Poste, point de départ prévu pour la marche du 19 mars, a été encerclée dès la matinée d’hier. A 9h déjà, les jeunes affluant par petits groupes vers les marches de la Grande-Poste étaient systématiquement dispersés. Au même moment, un groupe d’une vingtaine de jeunes tentait de se diriger vers la rue Larbi Ben M’hidi, en scandant : «Barakat el hagra, massira selmya (stop à l’injustice, marche pacifique)». Les policiers les ont neutralisés. Les curieux sont chassés, les jeunes méchamment invités à quitter les lieux, les têtes reconnues pour être les initiateurs du mouvement sont vite pourchassées.
Au bout d’une heure d’agitation, un calme précaire revient. Les jeunes dispersés d’un côté et les policiers occupant les trottoirs et bloquant toutes les issues de l’autre. «Pour nous, cette présence disproportionnée des forces en bleu est déjà une victoire, même si elle paraît plus ridicule qu’autre chose, elle met à nu tout ce qu’on combat», explique Hassan, un des initiateurs de la marche.
A 11h, la police redouble d’intimidations. Au moment où les dizaines de jeunes dispersés tentent de déjouer les stratégies de dispersion, un jeune homme brandit une pancarte qui captive tous les regards : «Régime infréquentable». Il barre la route et crie de toutes ses forces : «Y’en a marre, laissez-moi m’exprimer, il faut que ce régime dégage. Dégagez tous.» Une trentaine de policiers se ruent sur lui et le malmènent. Il leur résiste et entame sa marche vers le grand carrefour de Tafourah. Quelques manifestants rejoignent le mouvement qui se déplace de quelques mètres, donnant l’impression qu’une marche de la police s’entamait. Un jeune ironise : «Ils nous empêchent de marcher pour pouvoir le faire eux-mêmes.»
A midi, le découragement gagne la place, les policiers refusent de lâcher du lest. Yasmine, 27 ans, qui a rejoint spontanément le mouvement de ces jeunes contestataires sur facebook précise : «Il ne faut pas croire pour autant que ces jeunes ont dit leur dernier mot.»

Bouredji Fella

Les animateurs de la CNCD encerclés par la police

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (tendance partis politiques) a été empêchée de marcher une nouvelle fois à Alger.
Ayant voulu marquer, à leur manière, la date historique du 19 Mars (date de cessez-le-feu en 1962), les manifestants qui se sont présentés, hier, à la place du 1er Mai, d’où devait s’ébranler la marche de la CNCD en direction de la place des Martyrs, se sont heurtés, comme d’habitude, à un important dispositif policier déployé dès les premières heures de la matinée. En effet, environ 50 personnes, à leur tête l’infatigable Ali Yahia Abdennour (90 ans), se sont rassemblées au niveau de la placette mitoyenne de l’hôpital Mustapha Pacha.
Ils ont vite été encerclés par les policiers présents en force sur les lieux. Du coup, la marche a été transformée en mini rassemblement auquel ont participé la majorité des membres de la CNCD, à l’exception du président du RCD, Saïd Sadi. Mais ce rassemblement n’a duré qu’une vingtaine de minutes, avant que les policiers n’interviennent pour disperser les manifestants en les bousculant violemment. Suite à cette charge des agents de l’ordre, trois militants du RCD ont été blessés et transférés à l’hôpital Mustapha pour des soins d’urgence.
Malgré l’avortement de sa sixième tentative de marche à Alger, la CNCD se dit déterminée à poursuivre son combat pour le changement. «La Coordination est toujours déterminée à marcher chaque samedi jusqu’à la satisfaction de sa revendication principale, un changement de système politique en Algérie», affirme Ali Yahia Abdennour. Pour le député du RCD, Tahar Besbes, «la CNCD est consciente de la difficulté de sa tâche».
«Mais nous sommes mobilisés pour le changement en Algérie. Le vent de la démocratie souffle sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient et l’Algérie ne peut pas faire exception», souligne-t-il. De son côté, Yacine Teguia, responsable du MDS, dénonce le double discours du pouvoir qui, «tout en levant l’état d’urgence, a mis en place d’autres mécanismes pour empêcher l’expression démocratique dans le pays».


Madjid Makedhi

Aucun incident à Bouira

Près de 1000 personnes, venues des quatre coins de la wilaya de Bouira, ont répondu hier à l’appel d’une marche pacifique, organisée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), tendance RCD.
«Pour le changement et la démocratie», «Liberté. Justice. Dignité», pouvait-on lire sur les quelques banderoles brandies par les manifestants. Ils scandaient les traditionnels slogans hostiles au régime, tels «Bouteflika, Ouyahia houkouma irhabia, gouvernement terroriste, y en a marre de ce pouvoir, le peuple veut la chute du régime…».
La marche s’est déroulée dans le calme et sans aucun incident, sous le regard des policiers, surtout en civil, qui étaient sur place avant même l’entame de la manifestation. Notons qu’une équipe de l’ENTV, conduite par l’attaché de presse du wali de Bouira, a été empêchée par les manifestants de filmer la marche. Le cameraman a été même poursuivi par des jeunes jusqu’à l’intérieur du siège de la wilaya. «ENTV dégage !», scandaient-ils.

Amar Fedjkhi

Tizi Ouzou : «Rendez-nous l’Algérie»

Des milliers de personnes ont participé, hier, à la marche pacifique à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), aile partis politiques, au niveau du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou pour revendiquer «le changement du régime politique algérien».
La marche a eu lieu dans le calme, sans incident, et aucun dispositif de sécurité n’a été déployé pour l’empêcher. Les manifestants se sont rassemblés au niveau du carrefour du 20 Avril, avant de défiler vers le siège de l’ancienne mairie de Tizi Ouzou, en scandant les mots d’ordre : «A vous le pétrole, à nous l’histoire», «L’Algérie est riche, le peuple est pauvre», «Rendez-nous l’Algérie», «Système dégage, le peuple s’engage».
Sur les banderoles et pancartes, on pouvait lire ces slogans : «Pour une Algérie démocratique et sociale», «Pour un Etat de droit et de justice», «Halte à l’antikabylisme». Pour Mohand Ikherbane, sénateur du RCD, «Il faudrait rappeler que nous sommes en pleine période de vacances scolaires et universitaires, mais cela n’a pas empêché une mobilisation rarement égalée». «Nous demandons le départ du système et ses collaborateurs. Nous leur disons : partez dans le calme ou dans le chaos !» dira par ailleurs Hadj Arab Lila, député du RCD. L’équipe de l’ENTV, venue couvrir la marche, a été chassée par des manifestants.

Djemaâ Timzouert


MARCHE DE LA CNCD À BÉJAÏA

«Libérez radio Soummam !»

Des centaines de personnes ont répondu hier à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), aile des partis politiques, pour battre le pavé dans la ville de Béjaïa.
La marche s’est ébranlée de l’esplanade de la maison de la culture pour se terminer devant le siège de radio Soummam où un dispositif policier a été mis en place. Tout au long de la manifestation, les marcheurs ont brandi l’emblème national et des dizaines de pancartes et de banderoles écrites en arabe, en français, en tamazight et en anglais. «Ni harga, ni immolation, l’Algérie est aux jeunes» est-il écrit sur une pancarte. «On veut un changement du système et non un changement dans le système», revendique-t-on sur une autre.
Sur une autre, «Sûr we can» est repris pour paraphraser le fameux «Yes we can» d’Obama, le président américain, à côté d’un «Boutef dégage» ou encore d’un «Djazaïr houra démocratiya» (Algérie, libre et démocratique).
A plusieurs points de la marche, les manifestants ont crié à pleine gorge «Chaâb yourid isqat ennidham» (le peuple veut la chute du régime), «Tounès, Masser, Libya, Djazaïer rahi djaya», (Tunisie, Egypte, Libye, c’est le tour de l’Algérie)… Arrivés à hauteur du siège de la mouhafadha du FLN, des jeunes ont laissé quelques graffitis sur le mur de la bâtisse demandant «FLN Berra» et ont accroché une pancarte à l’inscription de «Pouvoir dégage».
Ce qui a provoqué une brève sortie de la responsable de la mouhafadha, Mme Fourar en l’occurrence, qui s’en est plainte avant de regagner aussitôt l’intérieur du siège. Quelques mètres plus loin, la foule est devant le siège de la radio locale dont l’entrée est fortement gardée par des policiers. Les slogans sont repris de plus belle et la foule demande «Libérez la radio». «La CNCD, section Béjaïa, tient à dénoncer la manipulation de ces médias à la solde du pouvoir qui font honte à l’éthique de la profession et à l’héritage de Djaout, Mekbel et Ouartilane» est-il écrit dans une déclaration lue, devant le siège de la radio locale, par un représentant du RCD. Un instant plus tôt, un exemplaire du journal arabophone Echourouk et un autre d’Ennahar ont été brûlés par des marcheurs.

Kamel Medjdoub

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