François Hollande, salle Wagram le 8 septembre 2016
François Hollande a, très probablement, prononcé un discours de pré campagne électorale, ce jeudi 8 septembre, salle Wagram.
Sur le non dit mais pensé très fort par le Président lors de cet exercice mûrement préparé - et qui fut bien décrypté par les commentateurs politiques -, l'adversaire désigné "en creux" était Nicolas Sarkozy, le plus "en pointe" (au moins verbalement) sur les sujets de la lutte contre le terrorisme et contre l'islamisme radical. L'adversaire rêvé de François Hollande, choisi justement car il est encore rejeté par une majorité d'électeurs. Mais en même temps le moins clair sur son programme économique, exactement comme le locataire actuel de l'Elysée : misère de la politique, par pur calcul politicien les deux candidats les moins appréciés des Français placent ainsi le duel sur la seule thématique "Islam" ; et on peut se permettre de trouver cela parfaitement nul.
Dans l'intervention de François Hollande, cette phrase : "les terroristes de Daesh se sont lancés dans "une folle entreprise d'asservissement" au nom de l'islam ; et il a noté qu'"avant de nous atteindre, ils s'en sont pris à leur propre religion, et que les musulmans ont été les victimes de ces islamistes."
Cela a fait réagir plusieurs personnes, et en particulier Denis Cohen-Tannoudji, ami sur Facebook et ancien invité de ma série "Rencontre". Je reproduis ci-dessous son propos :
"C'était vrai hier en Algérie, aujourd'hui en Syrie, Irak, Libye et Yémen, mais c'est faux en France où aucun musulman n'a été pris pour cible en tant que tel par le terrorisme islamiste ... Je crois que la victimisation est le pire cadeau qu'on puisse faire aux musulmans. Ces derniers ne doivent pas être infantilisés. En adultes, ils doivent au contraire affronter l'islamisme radical, tel un cancer métastasé qui sévit au sein de l'islam".Je complèterais son propos par les réflexions suivantes.
Les Musulmans victimes du terrorisme islamiste existent, mais relèvent de cas de figures bien différents.
1) Dans le contexte de guerres civiles internes à des pays musulmans, ce sont les victimes d'attentats - civils ou policiers et militaires -, donc tués dans ce que les djihadistes considèrent comme une "guerre", où en face "il n'y a pas de gens innocents" : voir le Pakistan, le Mali, l'Afghanistan, etc.
2) Dans ce même cadre, on a vu aussi des massacres de masse pour "convaincre" la population de se rallier à eux, exemple guerre civile algérienne des années 1990
3) Il y a le cas des Chiites / Druzes / Alaouites et autres minoritaires massacrés par le Daech, en Syrie ou en Irak : mais ils sont considérés comme des mécréants par l'Etat Islamique, donc comme des non musulmans.
4) Il y a enfin les "Musulmans tués par hasard", et il y en a eu de nombreux à Nice le 14 juillet par exemple.
J.C
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