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Monday, 2 September 2013

La convalescence de Bouteflika s’éternise

Où est le président Abdelaziz Bouteflika ? Quand reprendra-t-il ses activités ? Pourra-t-il le faire de sitôt ? Les réponses à ces questions relèvent de l’impossible, en l’absence d’une communication et de transparence sur l’évolution de la convalescence du chef de l’Etat qui dure depuis plus de trois mois.

Mais l’opinion nationale est en droit de s’interroger sur son absence prolongée qui a paralysé toutes les institutions du pays, y compris le Parlement qui risque de se retrouver «au chômage technique» dans quelques jours. Raison : l’absence de Conseil des ministres devant fournir aux députés une matière à débattre, en l’occurrence des projets de loi que seul l’Exécutif produit d’habitude. Voilà donc un vrai blocage institutionnel que l’Exécutif et les partis du pouvoir s’entêtent à nier, depuis avril dernier, afin d’écarter tout recours à la mise en œuvre de l’article 88 de la Constitution qui codifie les cas de «vacance» non assumée du pouvoir. Les faits finiront, sans nul doute, par rappeler à tout le monde cette réalité. En effet, le président de la République n’a pas présidé un Conseil des ministres depuis le 26 décembre 2012. Plus de huit mois déjà. Le blocage est antérieur à cette nouvelle maladie du président Bouteflika. Et rien n’indique, malgré des rumeurs incessantes sur la tenue d’un Conseil des ministres dans les prochains jours, que celui-ci reprendra ses activités à court terme.

La présidence de la République n’a communiqué, en tout cas, aucune date concernant la reprise du travail de Abdelaziz Bouteflika, dont la dernière apparition publique remonte à la mi-août, quand il avait reçu le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, puis le chef d’état-major de l’ANP, le général-major Ahmed Gaïd Salah. Ces deux cérémonies organisées, durant deux jours consécutifs, semblent être une forme de communication choisie par la Présidence pour faire taire des rumeurs évoquant une nouvelle détérioration de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika. Depuis, il n’y a presque plus rien. Ce dernier s’est contenté d’une «activité» protocolaire qui consiste à adresser des messages et des félicitations à ses homologues d’autres pays que l’agence APS diffuse systématiquement. Hormis ces échanges épistolaires, il n’y a aucune autre activité en mesure de démontrer que l’actuel locataire d’El Mouradia a repris ses forces physiques, fortement diminuées suite à l’accident vasculaire cérébral (AVC), dont il a été victime le 27 avril dernier. Les représentants des pays étrangers en Algérie sont également concernés par son absence et son incapacité à assumer des activités officielles.

Des ambassadeurs, dont le mandat est arrivé à terme, attendent toujours d’être reçus par le chef de l’Etat. De même pour les nouveaux diplomates qui doivent lui présenter leurs lettres d’accréditation en tant qu’ambassadeurs de leurs pays respectifs à Alger. Sa convalescence sera-t-elle prolongée davantage ? Le pouvoir est contraint, en tout cas, de trouver une solution dans les plus brefs délais, car le projet de loi de finances 2014 doit être adopté et présenté au Parlement, au moins, avant le début du mois d’octobre. Le pays ne pourra pas se passer de codifier ses ressources financières et de les ventiler. A moins que le pouvoir ait plus d’un tour dans son sac et qu’il mijote un nouvel artifice pour passer le cap.
Madjid Makedhi

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