Condamné à dix ans de prison en 2007, ce terroriste algérien était parvenu à s'échapper de sa résidence surveillée en 2013. Il aurait été localisé en Syrie.
De notre correspondante à Clermont-Ferrand, Geneviève Colonna d'Istria
Alors qu'un nouvel otage occidental vient d'être décapité par les djihadistes de l'État islamique, l'humanitaire Britannique Alan Henning, les organisations antiterroristes internationales auraient localisé avec certitude l'islamiste Saïd Arif, en première ligne en Syrie. Il s'était enfui en 2013 de sa surveillance surveillée en Auvergne.
Les dernières nouvelles le concernant remontaient à février 2014. Les services du renseignement français soupçonnaient cet islamiste algérien d'avoir rejoint la Syrie, auprès de groupes terroristes. Désormais, le doute ne semble plus permis. Selon le journal L'Éveil, ce dangereux activiste serait en première ligne parmi des groupes de combattants affiliés au mouvement État Islamiste, devenu tristement célèbre depuis les décapitations de plusieurs Occidentaux, dont le Français Hervé Gourdel.
Il aurait rejoint la Syrie dès octobre 2013, soit seulement six mois après une évasion rocambolesque de sa résidence surveillée à Brioude (Haute-Loire), en Auvergne. Le samedi 11 mai 2013, sa fuite avait ridiculisé la Direction centrale du renseignement intérieur et mis en évidence les limites des méthodes de surveillance de ce dangereux terroriste. Saïd Arif, alors assigné dans un hôtel de la sous-préfecture auvergnate depuis octobre 2012, s'était tout simplement fait la belle à bord de la voiture de la fille du tenancier de l'établissement qui l'hébergeait.
Une incroyable bévue lorsqu'on sait que quelques mois auparavant, alors qu'il se trouvait en résidence surveillée à Millau, dans l'Aveyron, il était déjà parvenu à s'enfuir, avant d'être rattrapé en Suède et ramené en France.
Condamné à dix ans de prison en 2007 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, cet islamiste radical algérien, ex-membre du GIA, cynique et provocateur, avait même accordé avant son évasion une interview dans le journal local Le Renouveau. Il y déclarait froidement que "les attentats-suicides ayant une dimension économique étaient le meilleur moyen de lutte pour les islamistes", avant d'ajouter : "Avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes."
Avant sa condamnation de 2007, Saïd Arif avait déjà été mis en examen puis condamné en 2004 pour "appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. Il faisait partie de la nébuleuse islamiste qui projetait des attentats contre la tour Eiffel, un grand magasin du Forum des Halles, des commissariats ou des établissements abritant des intérêts israéliens.
À sa sortie de prison, l'homme, qui devait être extradé vers l'Algérie, avait été assigné à résidence en France, car la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait décidé de suspendre son extradition. Elle craignait des représailles contre lui, car Saïd Arif faisait l'objet de menaces dans son propre pays d'origine. La France s'était alors retrouvée dans l'obligation de le retenir sur son territoire...
Formé dans les camps d'entraînement d'al-Qaida en Afghanistan, il y a notamment appris le maniement des armes, des explosifs mais aussi des armes chimiques et y a côtoyé Ben Laden et ses plus fidèles lieutenants. Pas étonnant de retrouver ce fanatique en haut de l'affiche dans le nord de la Syrie. Reste désormais à connaître son niveau d'implication dans les réseaux fondamentalistes comme le groupe État islamique (EI), qui a revendiqué vendredi la décapitation d'un quatrième otage occidental, et menace d'en tuer un cinquième, en représailles aux frappes aériennes contre l'EI en Irak et en Syrie.
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