Un Algérien sur trois vivrait en dessous du seuil de pauvreté. Se basant sur des chiffres officiels, la LADDH (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme) a indiqué que 24% des Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 2014, ils sont encore plus d’un million d’Algériens à être concernés par la situation de pauvreté.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir)
La situation est critique. Le taux de pauvreté progresse et prend du terrain en Algérie. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme s’inquiète et tire la sonnette d’alarme.
En 2014, ils sont encore plus d’un million d’Algériens à passer sous le seuil de la pauvreté soit 304 000 de plus que l’année 2013.
«Le pays compte au moins 1 932 000 familles démunies pour l’année 2014 avec une augmentation de 304 000 familles démunies par rapport à l’année 2013», a indiqué cette organisation dans un communiqué.
La misère sociale frapperait donc de plus en plus d’Algériens contrairement aux déclarations officielles. Les budgets faramineux injectés dans différents secteurs pour améliorer la vie sociale des Algériens seraient donc sans effets. La situation des Algériens ne s’améliore pas. Pire encore, elle se dégrade et frôle la famine pour des millions de personnes. Un Algérien sur trois vit en dessous du seuil de la pauvreté, soit avec moins d’un dollar par jour et par personne, selon le seuil établi par la Banque mondiale.
La Ligue de la défense des droits de l’Homme précise que ces chiffres sont officiels et ne sont pas établis par l’organisation qu’on pourrait accuser «d’avoir une volonté de ternir l’image du pays».
«Le chiffre est communiqué par l’un des ministères le plus hostile au débat autour de la misère sociale en Algérie, celui de la Solidarité nationale et de la Famille» souligne l’organisation.
La pauvreté serait «confortablement» installée dans les foyers des Algériens, alerte la LADDH. Et ce, dit-elle, «bien que l’Algérie soit classée à la 6e place mondiale en matière de production du gaz et 2e pays africain en production du pétrole après le Nigéria. Une réalité longtemps dissimulée par les pouvoirs publics».
L’organisation de la défense des droits de l‘homme rappelle, par ailleurs, que depuis 1992, la journée du 17 octobre est déclarée par les Nations unies, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Célébrée cette année sous le thème «N’oublions personne, réfléchissons, décidons et agissons ensemble contre l’extrême pauvreté», cette journée, poursuit l’organisation est l’occasion de rappeler à l’opinion publique nationale que la pauvreté est une atteinte aux droits de l'homme. «Tout enfant, jeune, homme et femme détient le droit de l'homme à un niveau de vie adéquat pour sa santé et son bien-être, à l'alimentation, à l'habillement, au logement, aux soins médicaux et aux services sociaux. Ces droits fondamentaux sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans d'autres traités et déclarations internationaux relatifs aux droits de l'homme » souligne encore la même source.
Selon la LADDH «les pouvoirs publics qui ne cessent de gloser sur la dénomination de la pauvreté, préférant désigner cette population par le terme démunie, devront désormais penser à ces millions d’Algériens qui peinent à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires». Le SNMG (salaire national minimum garanti) a connu une progression annuelle de 9% entre 1998 et 2013. Le salaire moyen général en Algérie a atteint les 32 000 dinars depuis le début de l’année 2013. Cependant, le pouvoir d’achat des Algériens ne s’améliore pas en raison de l’inflation qui va d’ailleurs avoisiner les 7% vers la fin de l’année en cours, selon les prévisions des économistes.
S. A.
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