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Sunday, 19 October 2014

Omar al-Chichani : le stratège tchétchène de l'Etat islamique ISIS


"Barberousse", le stratège tchétchène de Daech

Par Jean-Baptiste Naudet

Publié le 19-10-2014 

Numéro deux et leader militaire de l'Etat islamique, le très redouté Omar al-Chichani a fait ses armes en Géorgie.

C'est l'un des hommes clés de la montée en puissance du nouvel ennemi mondial, l'organisation de l'Etat islamique (ou Daech). A tout juste 28 ans, Tarkhan Batirashvili - alias "Omar al-Chichani", "Omar le Tchétchène" en arabe - est devenu le numéro deux et le leader militaire de ce mouvement. "Barberousse" serait ainsi passé, en deux ans, des geôles de Géorgie au commandement armé du djihad en Orient. Grâce à ses tactiques dévastatrices, Omar est l'un des artisans de la prise, par les islamistes, de Mossoul, la deuxième ville d'Irak.

"Un as de la stratégie militaire"

C'est d'ailleurs pour ses compétences militaires plus que religieuses qu'il a été choisi. "Il n'a jamais beaucoup fréquenté la mosquée", se rappelle un de ses proches. Dans l'expression guerre sainte (djihad), ce qui intéresse Omar le Tchétchène, c'est le mot guerre. Peu idéologue, il est en revanche, "un as de la stratégie militaire", assure un officier géorgien qui l'a observé lors de la guerre contre la Russie en 2008. Car Omar le Tchétchène est géorgien (chrétien) par son père et tchétchène (musulman) par sa mère. Né en Géorgie en 1986, il a grandi au nord-est du pays, dans la vallée du Pankissi. Havre des combattants tchétchènes traqués dans leur pays, cette vallée décrite exagérément comme un "haut lieu du terrorisme" international après le 11- Septembre a servi de point de contact notamment entre les "financiers", les représentants d'Al-Qaïda, et une guérilla tchétchène qui s'est islamisée. Mais ce refuge a été "nettoyé" lors d'opérations de l'armée géorgienne, entraînée par les Américains. C'est pourtant ici qu'Omar al-Chichani aurait fait selon un expert un "Harvard du terrorisme". "Il a adopté la psychologie de son peuple : ne jamais battre en retraite, explique l'analyste Mairbek Vatchagaev, ce qui sert bien les buts du leader de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi."

De la prison au djihad

A 21 ans, le jeune Tarkhan s'est engagé dans une armée géorgienne alors entraînée par les Américains. Il fait même partie d'une unité de renseignement militaire. Tout bascule en 2010 lorsqu'il est arrêté par la police géorgienne pour détention illégale d'armes. Il est condamné à trois ans de prison. Soufrant de tuberculose, il sort seize mois plus tard, début 2012, pour fuir en Turquie. En prison, il se serait converti à l'islam radical. "Alors que j'étais prisonnier en Géorgie, j'ai fait le serment devant Dieu que, au cas où je sortirais vivant de détention, je ferais le djihad", aurait expliqué Omar al-Chichani fin 2013 dans une interview rare et non authentifiée. Il rejoint Daech pour une raison simple : la forte somme d'argent que lui offre cette riche organisation et qui lui permet de se battre. "Il semble honnête même s'il est entouré d'islamo-bandits corrompus", assure le chercheur Mairbek Vatchagaev. Nommé "émir pour le front nord de la Syrie" en 2013 puis émir militaire de toute l'organisation, il devient rapidement une figure phare de ce mouvement djihadiste. Il réussit ainsi l'exploit de devenir le nouveau cauchemar des Américains tout en restant celui des Russes.


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