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Sunday 9 January 2011

Emeute en Algerie 2011 nouvelle video Riot in Algeria 2011 new video



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Comme une traînée de poudre, les émeutes épargnent peu de wilayas. Les contestataires ont en commun la jeunesse de leur âge. Ils n’ont pas plus de vingt ans. Bercés par un discours triomphaliste, ils ont grandi sous le règne de Bouteflika et n’ont pas eu d’autre choix que d’être harraga ou émeutiers.
Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Nourris au discours officiel, les jeunes qui ont investi les rues n’ont connu que le règne Bouteflika. Les plus âgés d’entre eux n’avaient pas plus d’une dizaine d’années lorsque l’actuel président s’installait à El-Mouradia pour un, puis deux et finalement trois mandats. Ils ne connaissent ni plans de restructuration, ni pressions du FMI, ni l’angoisse des caisses vides. Bien au contraire. Ils entendent et lisent que l’Algérie ne s’était jamais aussi bien portée, que les réserves de change n’ont jamais été aussi importantes.

Emeute en Algerie 2011 nouvelle video Riot in Algeria 2011 new videoHumourAlgerie L’exécutif, sur un ton monocorde, a eu pour mission de relayer le même discours. Ministres, institutions chargées des statistiques se sont donné le mot pour affirmer que tous les indicateurs étaient au vert. Le taux de chômage aurait baissé, la production de pomme de terre aurait augmenté, la crise de lait ne serait qu’une vue de l’esprit. La télévision, la radio toutes, chaînes confondues, et les journaux étatiques à l’unisson font l’éloge de la politique du gouvernement. La fermeture du champ médiatique a participé à flouer la vision. L’absence de voix discordantes possibles ajoutée à une classe politique moribonde a permis l’installation dans la durée d’un discours triomphaliste qui a fini par provoquer une overdose. A la limite de la schizophrénie, l’Algérie officielle était en total décalage avec les préoccupations populaires. Le taux de chômage officiel n’a baissé que grâce à un décompte pour le moins hasardeux : les emplois à temps partiel, les contrats de pré-emploi étaient comptabilisés comme étant des emplois à temps plein. La réalité est tout autre : les «employés» vivent une situation des plus précaires et cela est facilement vérifiable. Avec un présalaire de 6 000 DA, ils survivent alors que pérorent à la télévision spécialistes du monde de travail et officiels. Le pouvoir d’achat, quant à lui, n’a jamais été autant érodé. Les augmentations de salaires ont vite été rattrapées par le taux d’inflation de plus en plus élevé. Annoncées en fanfare, ces augmentations de salaires n’auront finalement eu aucun impact sur la vie des fonctionnaires concernés. Les promesses sont nombreuses : un million, puis deux millions de logements étaient censés être livrés en dix ans. Les chantiers sont aussi nombreux que les émeutes qui éclatent à chaque fois qu’une liste de bénéficiaires de logements sociaux est rendue publique. La spéculation, l’absence de régulation et la démission de l’Etat sous prétexte de l’économie de marché ont donné naissance à une race de spéculateurs sans foi ni loi. A tout cela se sont ajoutés des scandales impliquant les plus hauts responsables au niveau de l’Etat. Le système est gangrené mais l’image qu’il tente de donner est idyllique. Les rapports établis par les différentes organisations sont rarement critiques. Assise sur un matelas de plusieurs milliards de dollars, l’Algérie est redevenue subitement un pays fréquentable, tant pis si les droits de l’homme n’y sont pas une priorité, peu importe que l’état d’urgence y soit toujours en vigueur. Toute cette réalité n’échappe pas à une jeunesse désabusée qui a servi de cobaye au système éducatif. Les jeunes ont eu le choix entre devenir harragua ou émeutiers. Une démarche suicidaire en réponse à un règne dominé par la surenchère et où il ne fait pas bon d’avoir vingt ans…

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