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Tuesday, 25 January 2011

Marche avortée à Alger : "L'enjeu était surtout de braver l’interdiction de manifester"


Photo de la manifestation du samedi 22 juin, à Alger. Photo postée sur Flickr par Linux Beach.
 
La marche vers Alger, annoncée pour le samedi 22 janvier par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) n'a pas pu se tenir en raison de l'intervention musclée des forces de police. Selon notre Observateur, le RCD cherchait surtout à défier le pouvoir, car il était évident que les autorités algériennes n'auraient pas laissé une manifestation se dérouler en plein cœur de la capitale.
 
L’appel à la manifestation avait été lancé par le RCD, une formation d’opposition qui a quitté le gouvernement en 2002 pour protester contre la répression de manifestations en Kabylie. Des Algériens de toutes les régions du pays étaient censés investir la capitale pour une marche pacifique partant du siège du parti jusqu’au Parlement.
 
Le raz-de-marée annoncé n’a pas eu lieu en raison des mesures de sécurité draconiennes instaurées par le pouvoir en place. Du jamais vu depuis la marche du 14 juin 2001. D'après le quotidien "El Watan" "Alger la blanche" était devenue, le temps d’une journée, "Alger la bleue", la couleur des uniformes des policiers qui avaient envahi les rues de la capitale. Un dispositif policier qui a fonctionné : seules quelques centaines de personnes ont participé à la marche.

"En lançant cet appel, le RCD cherchait surtout à braver un interdit"

Sofiane est traducteur à Alger. Il a assisté au rassemblement devant le siège du RCD.
 
Les manifestations et les rassemblements sont interdits à Alger depuis la ‘marche des archs’ du 14 juin 2001. Le RCD avait présenté une demande d’autorisation auprès du ministère de l’Intérieur. Et bien qu’elle lui avait été refusée, le parti a maintenu l’appel à manifester. L’ENTV [la télévision nationale] a diffusé un communiqué officiel deux jours avant la date prévue pour prévenir les Algérois qu’il était interdit de participer à cet évènement. La wilaya d’Alger [plus haute autorité administrative régionale] avait fait de même la veille. 
 
Les autres partis politiques, même d’opposition, n’ont pas vu d’un bon œil l’insistance du RCD car, selon eux, cet appel mettait en danger la sécurité des participants. Il faut dire que le dispositif de sécurité était impressionnant. Les brigades anti-émeutes étaient en alerte 48 heures à l’avance. Dès 4 heures du matin samedi, de nombreux policiers étaient déployés dans le centre d’Alger. Les magasins étaient fermés et les rues qui menaient vers la place 1er-Mai et la rue Didouch-Mourad, là où se trouve le siège du RCD, avaient toutes été bloquées.
  
Les manifestants n’ont rien pu faire. Les agents de la police anti-émeutes ont empêché les quelque 300 personnes présentes de quitter le siège du parti. Il se sont donc contentés de rester sur place et de crier des slogans contre le pouvoir, comme le montre la vidéo. Mais des affrontements entre forces de police et manifestants n’ont pas tardé à se déclencher, faisant des blessés d’un côté comme de l’autre [le dernier bilan fait état de 19 blessés et de 9 arrestations ].
  
Il est clair que tout l’enjeu de l’opération menée par le RCD était de créer l’événement à Alger. La même initiative n’aurait pas été interdite - et aurait été moins médiatisée - si elle avait été organisée dans une autre région du pays. Pas plus tard que dimanche, des étudiants ont participé à une marche à Tizi Ouzou sans être inquiétés. Or le RCD n’a déposé cette demande d’autorisation que dans la wilaya d’Alger. Il cherchait surtout à défier le pouvoir en bravant un interdit. Beaucoup dénoncent un jeu politique visant à asseoir sa légitimité en tant que force d’opposition et faire parler de lui dans les médias. Tout le monde sait que les mobilisations font toujours beaucoup plus de bruits quand elles ont lieu à Alger."


Vidéo de la manifestation du samedi 22 janvier

Vidéo publiée sur YouTube par malikabdoumalik.

1 comment:

  1. Je suis pour une marche pacifique,une marche pour un grand changement du pays,mais je ne veux surtout pas etre representee par aucun parti politique,a mon avis ils sont tous la pour le pouvoir,l Algerie a tellement de ressources naturelles,donc riche qu elle attirera tous les chacals,pour cela,j ai envie de creer un syndicat ou plutot une association,mais je ne vous cache pas que ça me decouurage un peu,avec toute la bureaucratie qui existe en Algerie,sans parler de la corruption,il serait peut-etre bien de creer un grand evenement sur un site social,comme facebook ou aures.qu en pensez-vous?

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