14 novembre 2010
L’association SOS disparus a tenu, dans la matinée d’hier, un rassemblement à la place du 1er Mai (Alger). En dépit de la pluie et du froid, les familles des disparus ont tenu à célébrer, à leur façon, cette date hautement symbolique qu’est le 1er Novembre.Il était un peu plus de 11h, une dizaine de femmes, âgées pour la plupart, s’étaient regroupées non loin de la fontaine de la place de la Liberté de la presse. Cela fait des années que ces parents ou grands-parents de disparus tiennent hebdomadairement leur sit-in, la scène est devenue quelque peu coutumière. Debout, certains tenaient ou ont épinglé sur le buste une banderole, d’autres brandissaient un cadre avec la photo du fils, du frère, du mari ou du petit-fils. «Nous sommes là depuis 9h. Nous avons choisi cette date de célébration nationale, afin de rappeler aux autorités que nous avons pris part à la guerre de Libération. En contrepartie, l’Etat n’affiche que mépris et indifférence à notre égard», s’indigne, emmitouflée, Fatima Yous, présidente de l’association SOS disparus.
L’on se rappelle que, récemment, les forces de l’ordre ont tenté à maintes reprises d’interdire les rassemblements qu’observaient ces familles tous les mercredis. Ces regroupements avaient même été réprimés dans la violence. «Ils avaient reçu l’ordre de nous disperser et ils n’ont pas hésité à faire montre de force. J’en ai gardé des ecchymoses sur le corps», raconte Mme Yous. Toutefois, depuis quelques semaines, les sit-in et autres manifestations de l’association sont «tolérés». «Suite à ces derniers dépassements et maltraitances, nous avons entendu dire qu’un délégué onusien de Genève allait venir d’ici peu afin d’enquêter sur ce dossier», croit savoir la présidente, en avisant les véhicules de police quadrillant calmement le lieu. D’autant plus que les familles des quelque «18 000 disparus» n’ont, malgré les multiples des tentatives, reçu aucune réponse concernant leurs doléances.
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