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Tuesday, 18 February 2014

Guerre des clans en Algérie : Bouteflika défend l'armée

Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans et au pouvoir depuis 1999, a été désigné samedi par le Front de libération nationale candidat à la présidentielle de 2014 pour un 4e mandat à la tête de l'Etat.

Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans et au pouvoir depuis 1999, a été désigné samedi par le Front de libération nationale candidat à la présidentielle de 2014 pour un 4e mandat à la tête de l'Etat. | -


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Touche pas à l'armée ! Le  algérien  est sorti de sa réserve mardi soir, après le crash d'un avion militaire qui a fait 77 morts. Non pas pour dire s'il briguait un quatrième mandat ou pas, ce que les Algériens veulent savoir, mais pour apporter son soutien à l'armée dont le chef du renseignement avait été violemment attaqué par le patron du Front de libération nationale (FLN, parti au pouvoir). 


Le chef d'Etat, qui n'est toujours pas apparu public depuis son retour de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce en juillet, n'a pas pris la parole. L'agence officielle de presse APS a cité un communiqué dans lequel il écrit : «Nous sommes certes habitués à des dépassements émanant de certains milieux à l'approche de chaque échéance mais, cette fois-ci, l'acharnement a pris une ampleur que notre pays n'a jamais connue depuis l'Indépendance, allant jusqu'à tenter de porter atteinte à l'unité de l'Armée nationale populaire ainsi qu'à la stabilité du pays et à son image à l'étranger».

Le président algérien, également ministre de la Défense, a tenu ces propos dans un message de condoléances adressé au vice-ministre de la Défense nationale et chef de l'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, ainsi qu'aux familles des victimes du crash survenu mardi dans l'est du pays. «Nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s'en prendre à l'Armée nationale populaire ni aux autres institutions constitutionnelles du pays», a précisé le président Bouteflika dans ce communiqué lu à la télévision d'Etat. 

Ce rappel à l'ordre est-il adressé au patron du FLN, Amar Saïdani, qui a récemment appelé le chef du Département de renseignements et de sécurité (DRS), Mohamed Mediène dit «Toufik», en poste depuis 1990, à démissionner ? Nul ne le sait. Car personne à Alger ne pense un instant que le patron du FLN aurait pris l'initiative de s'attaquer seul au patron des services. 

Amar Saidani, premier supporteur de Bouteflika alors qu'une partie des délégués de son parti ne souhaitent pas de nouvelle candidature, a jugé que «Toufik» avait «échoué» à assurer la sécurité dans le pays. Cette attaque inattendue contre ce «faiseur de rois», craint depuis un quart de siècle, a suscité beaucoup d'étonnemment dans les rues d'Alger et notamment dans les sphères du monde politique. Le général de l'ombre a répliqué en indiquant qu'il allait saisir la justice. De son côté, l'armée n'a pas réagi officiellement à cette attaque.

Un ancien général appelle Bouteflika à renoncer à se représenter

Mais les attaques continuent. Dans un entretien au journal Al-Khabar, mercredi, un autre général à la retraite Hocine Benhadid, s'en est pris directement au chef d'état major, Gaïd Salah, récemment promu par le président algérien chef des armées. Un homme qui ne «représente» pas l'armée, selon lui, et qui serait une sorte de pantin du frère du président, Saïd. D'après lui, le frère du président «gère le pays par téléphone de la présidence...et donc son seul adversaire est le patron du Département de renseignements et de sécurité». 

Pis, le général Benhadid demande dans cet entretien à Bouteflika de se retirer «dignement» et qu'il laisse le pays reprendre son souffle. «Qu’il sorte par la grande porte. Cinq ans de plus avec lui seraient un danger pour le pays », a t-il dit en prenant la défense du général «Toufik» qui, selon lui, serait le «dernier rempart» d'une Algérie qui pourrait sombrer. 

Mercredi après-midi, c'est l'UGTA, principal syndicat des travailleurs militant pour un quatrième mandat de Bouteflika, qui entre en scène en dénonçant toute «atteinte» à l'intégrité et à l'unité de l'armée. Ce puissant syndicat a condamné «les propos irresponsables et malveillants de certaines personnes à l'endroit de l'institution militaire et de ses hommes». Il estime que «nul n'a le droit d'être indécent envers cette noble institution et envers ses hommes».

Bouteflika a conquis le pouvoir en 1999 grâce au soutien des militaires et a été réélu en 2004 et 2009 aussi grâce à eux, notamment avec l'appui du général Toufik, selon des experts. Mais ce dernier ne souhaite pas, cette fois, que Bouteflika brigue un nouveau mandat contrairement au patron du FLN (ex-parti unique) qui fait déjà campagne pour le président sortant. Comme une trentaine de partis politiques, l'Union des travailleurs et le syndicat du patronat.

Alors que la campagne s'envenime entre les deux camps, Abdelaziz Bouteflika, 76 ans dont 15 ans au pouvoir, n'a pas encore annoncé s'il briguait un nouveau mandat au scrutin du 17 avril.Mais Saïdani répète régulièrement qu'il est le candidat et que «Bouteflika l'annoncera lui-même officiellement au moment opportun». Mais, plusieurs personnalités du régime mettant en avant son état de santé affaibli, lui demandent de ne pas se porter candidat. faute de quoi ils appelleraient au boycott.

LeParisien.fr


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