L'Algérie se prépare à voter, le 17 avril prochain, pour l'élection présidentielle. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, brigue son quatrième mandat. Mais sa campagne s’annonce difficile tant le chef de l’État, très affaibli, est absent de la scène politique.
Depuis 2012, les apparitions publiques d'Abdelaziz Bouteflika se comptent sur les doigts de la main. Les dernières en date étaient à la télévision algérienne, le jour de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle et à l'occasion de la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Quant à son dernier discours public, il remonte à mai 2012.
Bien qu'affaibli par un AVC, survenu en 2013, le président sortant brigue son quatrième mandat après quinze années passées au pouvoir. Quasiment absent de la scène politique, beaucoup le surnomment le candidat invisible. C'est son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, qui se charge d'assurer ses déplacements et meetings. Mais le pouvoir continue de promettre aux Algériens une transformation radicale du pays en cas de réélection de Bouteflika. "Il y aura une révision de la Constitution. Nous aurons une démocratie participative et tous les citoyens participeront au développement du pays", a assuré Abdelmalek Sellal.
Un résultat plié d'avance?
Malgré le soutient du Front de libération nationale (FLN) au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika doit faire face à une dizaine d’opposants. Son principal rival: son ex-premier ministre, Ali Benflis, qui se présente comme "l'homme du changement. Mais pour les spécialistes, les fraudes électorales récurrentes dans le pays en font une élection pliée d’avance. En 2004, le président sortant avait été réélu avec 85% des voix.
"Il n'y a rien qui peut faire perdre aujourd'hui Bouteflika. Il bénéficie du soutien de l'appareil d'Etat, de l'administration partout dans tout le pays", fait valoir Kader Abderraim, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques. "Imaginez, c'est un pays immense, c'est cinq fois la France. Il a les mairies, les sous-préfectures, les préfets qui ont été nommés par ses soins. Donc il contrôle tous les rouages", poursuit-il.
Les différentes manifestations dans tout le pays ne devraient donc rien changer au résultat du scrutin. Seul inconnue, le score avec lequel le président Bouteflika sera réélu.
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