INTERNATIONAL - C'est un dossier délicat à gérer pour le gouvernement. Pour tenter de freiner le mouvement de départ de jihadistes français vers la Syrie, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit présenter mercredi 22 avril de nouvelles mesures censées s'attaquer à un phénomène difficile à enrayer et qui concerne de nombreux voisins européens.
François Hollande a promis la veille que la France prendrait "toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles" qui seraient tentés par le jihad (...) La France déploiera tout un arsenal, en utilisant toutes les techniques, y compris la cybersécurité, pour lutter contre ce phénomène". De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a évalué mardi le nombre Français partis en Syrie combattre aux côtés de groupes jihadistes à quelque 500.
Parmi les pistes envisagées, il est notamment prévu de rétablir pour les mineurs l'obligation d'une autorisation parentale de sortie du territoire, à destination de la Syrie ou des pays de transit, mais les moins de 18 ans sont si peu nombreux parmi les centaines de volontaires partis ou en partance que cette initiative n'aura que peu de conséquences.
Le gouvernement prévoit également d'engager des campagnes de sensibilisation, en collaboration avec les municipalités et l'Education nationale, ainsi que de créer "des cellules à destination des familles concernées par les radicalisations", a précisé la même source. Selon un membre des services antiterroristes, qui demande à ne pas être identifié, c'est souvent par les familles que les autorités sont prévenues de la radicalisation d'un jeune homme.
1500 et 2000 jeunes Européens en Syrie
La France n'est toutefois pas la seule touchée par ce phénomène. L'Allemagne, l'Espagne ou encore la Grande-Bretagne y sont elles aussi confrontées. Les autorités belges ont été parmi les premières à publiquement s'inquiéter, début 2013, du départ vers la Syrie d'un nombre croissant de ses ressortissants, dont certains mineurs. "C'est un phénomène qui touche tous les pays d'Europe", avait souligné Manuel Valls alors ministre de l'Intérieur mais aussi "l'Australie, le Canada, les Etats-Unis et bien sûr, avec une ampleur plus importante, les pays du Maghreb".
Un nombre croissant de jeunes Européens partent combattre en Syrie dans les rangs d'organisations proches d'Al-Qaïda et représentent un "potentiel dangereux" pour les pays de l'UE et leurs alliés, avaient averti en décembre 2013 à Bruxelles les ministres de l'Intérieur français et belge. Entre 1500 et 2000 jeunes Européens ont gagné la Syrie, selon les estimations citées par les deux ministres. Leur nombre était estimé à 600 six mois plus tôt.
Découvrez dans la carte ci-dessous, le nombre estimé de personnes parties en Syrie par pays:
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