L'Algérie est confrontée à une nouvelle tentative d'immolation. Mercredi 19 janvier, un père de six enfants a tenté de se suicider dans la ville d'El Oued, à l'extrême est de l'Algérie, non loin de la frontière avec la Tunisie.
Afif Hadri, 37 ans, vendeur à la sauvette depuis trois ans de denrées alimentaires au marché central de la ville, avait eu une altercation avec un policier qui voulait l'empêcher d'écouler sa marchandise, conformément à une directive officielle de combattre le commerce informel. Il s'est alors aspergé d'essence, mais n'a pu mettre à exécution son projet, car des témoins l'en ont empêché.
Mardi soir, c'était un jeune homme qui avait tenté de mettre ainsi fin à ses jours en plein centre-ville de Dellys, dans l'est du pays. Il se trouvait mercredi dans un état critique, a rapporté le quotidien El Watan sur son site Internet.
La presse algérienne a aussi rapporté le cas d'une femme qui avait tenté de s'immoler par le feu lundi. Selon des sources locales, elle s'est versé un liquide inflammable sur le corps avant de tenter d'y mettre le feu, en pleine assemblée populaire communale de la localité de Sidi Ali Benyoub, à 450 kilomètres au sud-ouest d'Alger. Convaincue par un agent communal d'interrompre son geste, elle a été néanmoins blessée à la main. Cette quinquagénaire aurait commis cet acte désespéré après qu'elle se fut vu refuser une aide dans le cadre du programme de l'habitat rural.
HUIT IMMOLATIONS DANS LE PAYS
Ces dernières tentatives portent à huit le nombre de cas de ce genre en Algérie. Le cinquième a été celui d'un chômeur de 36 ans, père de six enfants, qui a également voulu se suicider par le feu dans l'enceinte du siège de l'assemblée départementale dans la région d'El Oued, près de la frontière avec la Tunisie. Depuis le 12 janvier, quatre autres Algériens ont fait des tentatives similaires.
En Algérie, des émeutes contre la hausse importante des prix des produits de première nécessité ont fait, entre le 6 et le 9 janvier, cinq morts et plus de huit cents blessés. Le gouvernement avait alors ordonné une baisse des prix sur les aliments de base.
Le 17 décembre, un jeune Tunisien à qui les autorités avaient refusé un permis pour vendre dans la rue des fruits et des légumes avait mis fin à ses jours en s'immolant par le feu. Sa mort a marqué le début d'une révolte populaire, qui a contraint à l'exil le président tunisien Ben Ali, au pouvoir depuis vingt-trois ans.
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