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Sunday, 3 April 2011

Le délire antisémite du maire de Fès

UN PEUPLE  ARABE QUI VEUT ETRE LIBRE NE COMPTE QUE SUR LUI-MEME
Un peuple opprimé qui veut conquérir sa liberté et reprendre en mains son destin ne compte que sur ses propres forces : c'est la preuve de sa maturité et le prix à payer pour atteindre la démocratie.
Un tel peuple ne cherche pas des justifications à sa situation actuelle dans un quelconque complot international qui entraverait sa liberté d'action ; il ne cherche pas à s'exonérer de ses responsabilités - la marque des peuples faibles à la mentalité d'esclave - en pointant du doigt decommodes boucs émissaires : les anciennes puissances coloniales ou mandataires, les étrangers, les Nations unies, que sais-je encore ? Tout enfin, hormis sa propre incapacité.
Un peuple qui entend conquérir sa liberté ne prend pas pour argent comptant la propagande éhontée déversée par les médias d'Etat, il se cherche d'autres canaux pour s'informer (souvent les sites internet  comme Dailymotion ou Youtube lui deviennent inaccessibles : on l'a vu en Chine, Algerie, Egypte, et en Tunisie et dans tous ces pays qui veulent privilégier la Voix du Maître) ; enfin, la peur au ventre, car sa vie est en danger face à l'armée qui soutient ces régimes, aux bandes de mercenaires, de gros bras qui cognent et tuent comme en Iran, en Côte d'Ivoire, il brave le couvre-feu, la loi martiale et descend dans la rue.
C'est ce qu'a fait le courageux peuple tunisien. Algerien et autres auquel nous rendons hommage : pour reprendre ce très beau vers de Malherbe, nous espérons que "les fruits passeront la promesse des fleurs."

UN DICTATEUR ARABE COMME BOUTEFLIKA CHERCHE TOUJOURS DES BOUCS EMISSAIRES
Le dictateur est aux abois et, pendant que l'armée tire à balles réelles sur des étudiants, des chômeurs, des pauvres gens, des intellectuels pour conserver son pouvoir vacillant, il se présente à la télévision, dans les foyers des opprimés, pour faire hypocritement amende honorable, reconnaître du bout des lèvres menteuses quelques erreurs et promettre - mais comment peut-on croire à la sincérité de celui qui a menti depuis tant d'années - que le cap du navire va être modifié. Lui qui l'avait jusqu'ici, au nom d'impératifs politiques fallacieux, foulée aux pieds, il décrète la liberté de l'information, le libre acccès à internet.
Mais il s'agit toujours de son autocratique volonté de Père Fouettard qui, jugeant encore, à l'instar du shah d'Iran, son peuple immature et inapte à la démocratie, lui dénie le droit de s'exprimer et de s'informer  librement, de choisir ses dirigeants. Il lui donne seulement les clés du développement économique, remettant à plus tard l'accession aux libertés fondamentales, comme s'il s'agissait d'un luxe pour pays évolués.
Renaud Sarda

Le délire antisémite du maire de Fès

Le maire de Fès, membre du parti conservateur et ultranationaliste de l’Istiqlal, se réfère aux Protocoles des Sages de Sion pour expliquer les révolutions arabes.


4103.jpg jewish cemetery (Fès), by imolcho via Flickr CC
L'AUTEUR


L’affaire fait déjà scandale: Hamid Chabat, maire de Fès et député influent de l’Istiqlal (Indépendance, en arabe), le parti conservateur et ultranationaliste vainqueur des dernières législatives de 2007 (et dont le premier ministre Abbas El Fassi est le secrétaire général) a doctement expliqué lors d’une conférence donnée à ses militants que les révolutions arabes sont inscrites dans l’agenda desProtocoles des Sages de Sion, le très célèbre faux diffusé au début du siècle sous la Russie tsariste et se présentant comme un plan de conquête du monde par les Juifs et la franc-maçonnerie.

La thèse du complot sioniste mondial 

«Auparavant, le colonialisme et le protectorat assuraient leur suprématie grâce à la force militaire et à l’invasion. Aujourd’hui, c’est avec les idées, Facebook et le progrès scientifique. Et cela est expliqué dans un livre que connaissent bien les chercheurs, je vais vous en lire quelques extraits, il s’agit des Protocoles des Sages de Sion», martèle ce polémiste professionnel.
Chabat ajoute que les «jeunes révolutionnaires arabes ont été manipulés par des éléments étrangers qui haïssent nos valeurs et notre société (…), d’ailleurs, s’il s’agissait de réelles révolutions, les jeunes se devaient de prendre leurs responsabilités. Or, ceux qui ont pris le pouvoir (en Tunisie et en Egypte) sont âgés d’au moins 70 ans et sont issus de la nomenklatura, ce qui confirme les prédictions des Protocoles des Sages de Sion: lorsque les événements arrivent à un seuil déterminé, les sionistes, sur instructions de leur organisation mondiale, désignent ceux qui doivent nous gouverner».
Un discours raciste, antisémite, qui fait écho à celui de Kadhafi qui attribue la responsabilité de la révolution libyenne en cours à Oussama Ben Laden, qui téléguiderait des cellules dormantes et une jeunesse droguée.
Ce thème de «l’ennemi extérieur» fait malheureusement florès au Maroc. Il est même relayé par les médias officiels qui encouragent le repli identitaire. Lorsque le pouvoir est critiqué, on accuse pêle-mêle l’Espagne, l’Algérie, le Polisario d’être en embuscade, voire même les services de renseignement occidentaux et israéliens qui soutiendraient journalistes, bloggeurs, activistes et révolutionnaires en herbe décidés à miner la stabilité du royaume.

Une honte absolue pour un maître de l’esbroufe

«Une honte absolue. Cet homme est le maire de Fès. Cette ville qui a tant apporté à la civilisation humaine, qui abrite la plus ancienne université du monde et le manuscrit d'Al Muqaddima d'Ibn Khaldoun. Chabat est le produit de ce système bête et méchant Makhzano-istiqlalien. Non, on ne mérite pas ça!», réagit le journaliste Aboubakr Jamaï sur sa page Facebook.
Une énième manœuvre médiatique et politicienne de la part de ce maître de l’esbroufe, qui chasse sur les terres des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) et avec lesquels il croise souvent le fer?
Hamid Chabat n’en est pas à sa première sortie de route. Volontiers gouailleur, le patron de l’Union générale des travailleurs marocains (UGTM) ne craint pas de choquer. Il avait, le 17 février dernier, mis à l’ordre du jour du conseil communal de la ville de Fès une mesure de fermeture des débits de boissons alcoolisées.
«Plus de 10.000 citoyens m’ont interpellé sur le problème des boîtes de nuit», s’était-il exclamé.
Provocateur, comme à son habitude, il a rappelé à ses détracteurs que «celui qui veut boire n’a qu’à le faire ailleurs. Fès est la capitale spirituelle du royaume et doit être à l’image des lieux saints de l’islam comme La Mecque et Al-Qods». Depuis, il est parvenu à s’attirer la sympathie des islamistes, ses ennemis jurés d’hier. Ces derniers font bloc derrière lui.
Sur le thème populiste de l’alcool, bien sûr, mais aussi en raison de ses diatribes récurrentes contre ce qu’il considère comme «l’acculturation de notre jeunesse et son asservissement par l’Occident» lorsqu’il stigmatisera notamment le Mouvement MALI qui défend les libertés individuelles contre l’intolérance et l’inquisition socio-religieuse.
Il veut aussi en finir avec les cafés servant le narguilé, des «lieux de débauche», comme il aime à le répéter. En 2009, il avait accusé l’icône de la gauche Mehdi Ben Barka, disparu à Paris en 1965, d’avoir commandité l’assassinat de militants nationalistes, ce qui lui avait valu un procès en diffamation.
«Où étaient ces gens qui m’accusent lorsqu’il y a eu les caricatures du Prophète, alors qu’ils n’ont pas réagi quand des journaux les ont publiées?
Pourquoi n’ont-ils pas porté plainte? On dénonce bien ce qu’ont fait Hitler ou Mussolini
Et leurs familles ne portent pas plainte pour autant. Pourquoi pas Ben Barka?», répliquera-t-il.
Il s’en est aussi pris aux magistrats de la Cour des comptes qui enquêtaient sur les finances de sa mairie, qu’il avait qualifiés de «terroristes».
Chabat, incorrigible provocateur? «Pas du tout, répondait-il récemment à Jeune Afrique, dans un éclat de rire. J’ai seulement le courage de créer du débat !»
http://www.slateafrique.com/799/delire-antisemite-maire-fes-maroc
Ali Amar

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