Oran, la capitale de l’Ouest et deuxième ville d’Algérie, vit depuis le d’après-midi du mercredi 5 janvier un climat de début d’émeute relayé par des rumeurs colportées de bouche à oreille faisant craindre le pire. Des dizaines de jeunes habitant le quartier de Victor Hugo, un quartier populaire de la ville, ont bloqué l’accès au pont d’El Hamri (dit pont du manège) avec des pneus brulés et des blocs de pierre, pour protester contre la cherté de la vie à l’ombre des dernières augmentations qu’ont connues les produits de consommation.
Les éléments des brigades antiémeutes ont été dépêchés sur les lieux pour empêcher le jet de pierres contres les automobilistes qui empruntaient ce pont. Aucune arrestation n’a été enregistrée jusqu’à l’heure. Les manifestations se sont ensuite propagées dans les autres quartiers populeux et populaires d’Oran, atteignant Bastié, Petit Lac ou encore signalées au centre-ville. Pour parer au plus urgent et prévenir d’éventuels dégâts, plusieurs secteurs urbains ont fermé les portes des sièges administratifs alors que la majorité des commerces ont baissé rideau.
Le siège de la CNEP attaqué et saccagé par des manifestants
Les manifestants étaient encore rassemblés au niveau de Bastié, dans un climat tendu et les policiers restaient vigilants à l’affut de toute éventuelle reprise des violences vers 16 heures au plus tard. Des témoins ont également signalé des pneus brulés au niveau de Petit Lac et de Bastié. Le siège de la CNEP à Petit Lac a été attaqué et saccagé par les manifestants qui ont volé au passage des micro-ordinateurs et du mobilier de bureau
Pourtant, la situation explosive que vit la ville était prévisible dans la mesure où des mouvements de protestation se sont multipliés dans la wilaya cette semaine, à la faveur des émeutes qui se sont succédé un peu partout à l’occasion des opérations de démolition des bidonvilles.
Ras-le-bol de la cherté de la vie
Le mouvement a commencé, lundi dans le quartier des Planteurs, suite à la démolition de constructions illicites suivie d’une contestation des occupants, lesquels été appuyés par le reste des habitants du quartier qui ont fini par récupérer ce désormais mouvement pour enfin verser dans des actes de violence. Dans la soirée du lundi, quelque deux cent jeunes se sont rassemblés devant le siège de la radio El Bahia en bloquant l’accès à Aissa Messaoudi.
Ces protestataires exprimaient, violemment, un ras-le-bol quant à la cherté de la vie en dénonçant les nouveaux prix affichés dans les commerces en début de cette année 2011. Mardi matin, plus de deux cents habitants du village Menatsia dans la commune de Ben Fréha ont bloqué la route reliant le village à Gdyel et Arzew.
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