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Sunday, 17 November 2013

Pour Farouk Ksentini, la détention préventive est "une industrie prospère" en Algérie

Les magistrats algériens usent et abusent de la détention préventive (DR)

L'Algérie a fait d'importants progrès en matière de droits de l'homme, mais ''cela n'est pas encore suffisant'', a estimé dimanche le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. Pour lui, ''l'Algérie n'est pas encore un état de droit'', et la détention préventive a donné lieu à ''une industrie de mandats de dépôt''.

 

Farouk Ksentini est catégorique : l'Algérie, où d'importants efforts ont été faits en matière de respect des droits de l'homme, n'est ''pas encore un Etat de droit''. Il a expliqué, dimanche à la radio nationale, que la détention préventive est ''abusive'' en Algérie. ''Le mandat de dépôt est une industrie qui prospère à une vitesse grand V'', constate t-il. Pour lui, la détention préventive est « abusivement appliquée » par les magistrats algériens. ''Les textes sur la détention préventive sont d'une réalité éblouissante, mais ne sont pas appliqués. On applique le contraire de ce que disent les textes, c'est incroyable, terrible et inadmissible'', s'est-il exclamé. 
Pour Farouk Ksentini, avocat au barreau de Blida, ''lorsque les algériens se sentiront en sécurité, cela prouvera que les droits de l'homme ont fait un progrès énorme'' en Algérie. ''Les choses en matière de garde à vue ''s'améliorent, contrairement à la détention préventive où les choses se détériorent''.

Un geste salutaire pour la dépénalisation de l’acte de gestion

Sur la question épineuse de la dépénalisation de l'acte de gestion, il a tout simplement appelé à lever définitivement cette épée de Damoclès suspendue sur la tête des gestionnaires. Il est ''impératif'' de régler cette question pour redonner du souffle à l'économie nationale, a-t-il préconisé. ''Il faut absolument dépénaliser l'acte de gestion, si on veut que l'économie rebondisse'', a t-il expliqué, rappelant que des cadres d’entreprises ont été, par le passé, injustement emprisonné et condamnés à de lourdes peines de prison. Il faut absolument que les choses changent'', a-t-il encore insisté. Le dossier de la dépénalisation de l'acte de gestion est toujours sur le bureau du gouvernement, alors que les gestionnaires des grandes entreprises attendent ''un geste salutaire'' des autorités, et notamment du ministère de la justice pour lever définitivement cet obstacle. 

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