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Thursday 24 March 2011

Comment Bouteflika tient en haleine le pays

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Les rumeurs persistantes sur le remaniement du gouvernement, la dissolution du Parlement affolent les milieux politico‑financiers nationaux. Des personnalités et de hauts responsables de l’État se réclamant proches du président Abdelaziz Bouteflika entreprennent depuis plusieurs jours des contacts avec des personnalités qui, à leurs yeux, sont susceptibles de devenir ministres dans le prochain gouvernement. Ou d’être nommés à des postes de responsabilité dans les institutions de l’État. Des dizaines, voire des centaines de CV sont transmis au président de la République afin de lui de permettre de faire le bon choix. Ces émissaires affirment à leurs interlocuteurs qu’ils agissent pour le compte de la Présidence de la république, laquelle leur aurait demandé de faire ce travail.
 
La méthode tient en haleine des chefs d’entreprises et des hommes politiques. Certains y croient et attendent d’être nommés comme ministres, d’autres n’y croient pas. « Je ne dis pas que ces émissaires sont des menteurs, mais j’ai du mal à croire que le Président puisse nommer des ministres sur la base d’un simple CV. Il y a des enquêtes d’habilitation et les services de l’État ont déjà leur fichier de personnalités ministrables. Il peut y avoir des exceptions à cette règle », estime un chef d’entreprise qui a requis l’anonymat.
 
Les rumeurs sur le remaniement du gouvernement circulent depuis plusieurs mois. Elles sont devenues persistantes depuis les émeutes dites « du sucre et de l’huile » qui avaient embrasé le pays du 5 au 10 janvier dernier, faisant cinq morts et 1000 blessés. Mais le président Bouteflika n’a pas remanié son gouvernement. Mieux, il lui a renouvelé sa confiance en lui attribuant la conduite de nouvelles mesures économiques annoncées lors des conseils des ministres du 3 et 22 février dernier. Ces mesures sont destinées à calmer le front social en ébullition et à éviter à l’Algérie d’être touchée par le vent de révoltes qui souffle sur le monde arabe depuis fin 2010.
 
Mais ces rumeurs ont provoqué des dégâts collatéraux considérables. Le climat politique est devenu pesant. L’attente d’un changement est en train de bloquer, petit à petit, les appareils du pays. Dans les administrations, tout le monde attend quelque chose. Pour les ministres, c’est le maintien ou le départ. Pour les fonctionnaires, il s’agit principalement de l’aboutissement de leurs revendications salariales. L’Alliance présidentielle a quasiment volé en éclats, après la décision du MSP de se démarquer de la politique du gouvernement. Le FLN est déchiré par des luttes intestines et tous cherchent à se repositionner, par rapport à des personnalités et à des clans, pour tirer leur épingle du jeu en cas de changement. 


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