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Wednesday 23 March 2011

Syrie : des heurts entre manifestants et forces de l'ordre font au moins cinq morts

Cinq personnes ont été tuées mardi à Dara, foyer de la contestation dans le sud de la Syrie, lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, à l'occasion de la cinquième journée consécutive de manifestations contre le régime. Des dizaines d'autres personnes ont été blessées dans la nuit de mardi à mercredi par des tirs à balles réelles des forces de l'ordre, près de la mosquée Al-Omari à Dara (100 km au sud de Damas), où le mouvement de contestation dans le Sud a commencé vendredi, a indiqué un militant des droits de l'homme sous le couvert de l'anonymat. Six manifestants y avaient déjà été tués depuis vendredi dans la répression des manifestations.

A Dara, mardi 22 mars 2011.
"Les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants" qui tenaient un sit-in autour de la mosquée, a affirmé ce militant, ajoutant : "L'électricité a été coupée et les tirs ont aussitôt commencé" contre les protestataires qui avaient commencé à dresser des tentes autour de la mosquée, où ils comptaient passer la nuit. Plus d'un millier de manifestants s'étaient rassemblés dans et autour de la mosquée en scandant des slogans contre le régime, avait expliqué la même source, précisant que les protestataires étaient"encerclés par un grand nombre de forces de sécurité et d'éléments armés".
Damas a imputé à un "gang armé" les heurts à Dara, dans le sud du pays, et fait état de quatre morts lors d'un affrontement entre les forces de l'ordre et ce "gang"tôt mercredi près d'une mosquée de la ville, a indiqué l'agence officielle Sana. "Un gang armé a attaqué après minuit une équipe médicale dans une ambulance qui passait près de la mosquée Al-Omari, tuant un médecin, un aide-soignant et le chauffeur", a affirmé Sana. "Les forces de l'ordre qui étaient proches des lieux sont intervenues, elles ont pu toucher certains et arrêter d'autres" membres de la bande armée, a ajouté Sana, précisant qu'un membre des forces armées avait aussi été tué. "Les forces de l'ordre continueront de poursuivre les bandes armées qui terrifient les civils en assassinant, volant et incendiant des biens publics et privés à Dara", a fait savoir Sana.
Un photographe de l'AFP a été frappé par les forces de l'ordre, qui lui ont saisi son appareil photo. Après avoir été interrogé, il a reçu des excuses des autorités, mais n'a pu récupérer son matériel. Selon le photographe, des soldats ont installé des barrages à toutes les entrées de la ville.
CONTESTATION SANS PRÉCÉDENT
Outre Dara, la contestation touche également des villes avoisinantes comme Jassem ou Nawa. A Nawa, 2 500 manifestants scandant des slogans contre le pouvoir se sont dirigés mardi vers le commissariat de police, a déclaré par téléphone à l'AFP un militant des droits de l'homme, ajoutant sans plus de détails que des affrontements s'étaient ensuite produits entre forces de l'ordre et manifestants. Des manifestations ont eu lieu également à Jassem comme la veille, a-t-il dit.
Un mouvement de contestation sans précédent a commencé le 15 mars en Syrie à la suite d'un appel d'une page Facebook, intitulée "La révolution syrienne contreBachar Al-Assad 2011", à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence (depuis 1963) ni tribunaux d'exception". De petites manifestations appelant à des réformes politiques ont été dispersées depuis le 15 mars dans la capitale, puis le mouvement s'est étendu au sud du pays. Outre les morts à Dara, des dizaines de personnes ont été arrêtées à travers le pays. L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme a fait état de l'arrestation, mardi, de l'écrivain et militantLouaï Hussein près de Damas. Louaï Hussein, 51 ans, avait publié lundi sur Internet un communiqué pour recueillir des signatures en solidarité avec les habitants de Dara, souligne le communiqué. Par ailleurs, les services de sécurité ont arrêté dimanche soir Rami Suleimane Iqbal à Daël, dans le gouvernorat de Dara, après un entretien avec la radio BBC en langue arabe au cours duquel il avait évoqué la situation dans cette ville. "Son sort est inconnu", indique l'ONG.

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