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Thursday, 3 March 2011

Dany Ayalon: « cette théorie fallacieuse qui mettait Israël en première ligne et le rendait responsable de l’instabilité régionale voire mondiale n’existe plus »

ayalon
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon, a écrit un article fort intéressant dans lequel il « tord le cou » à l’un des concepts les plus en vogue actuellement dans la diplomatie internationale, et qui guide la politique de l’Administration Obama dans la région: l’idée selon laquelle le conflit israélo-palestinien serait la source de l’instabilité qui règne au Proche et Moyen-Orient, et que seul un règlement de ce conflit – à l’aide de larges concessions israéliennes – assurerait une accalmie générale dans le monde arabe, voire la fin du terrorisme international.
Ce fameux « linkage » comme on l’appelle dans le jargon diplomatique est farouchement soutenu par exemple par l’ancien Président américain, Jimmy Carter, dont l’hostilité à Israël n’est pas un secret, et qui dit tout haut « que la paix et la stabilité dans tout le Moyen-Orient passent obligatoirement par Jérusalem ».
Les révélations de « Wikileaks » avaient déjà magistralement démontré que dans la politique étrangère des pays arabo-musulmans, la question des Arabes palestiniens tenait une place secondaire, malgré leurs déclarations officielles tonitruantes, pour la simple raison que depuis les origines, les Arabes n’ont cure du sort de leurs frères qu’ils ont parqués sans pitié dans des camps de misère, mais s’en sont servis à loisirs pour leur lutte contre Israël ou pour asseoir un leadership régional.
Pour Dany Ayalon, « les récents événements qui secouent le monde arabe ont confirmé cette thèse qui a donné le coup de grâce à cette théorie fallacieuse qui mettait Israël en première ligne et le rendait responsable de l’instabilité régionale voire mondiale ». Si « Wikileaks » avait montré la place congrue du conflit israélo-palestinien dans l’ordre de priorité des dirigeants arabes, les révolutions qui secouent ces régions montrent aujourd’hui que les populations également n’y accordent que peu d’importance et veulent aujourd’hui plus de justice, de liberté et moins de corruption.
Le vice-ministre rappelle qu’un Rapport de l’UNDP (Programme des Nations-Unies pour le Développement) publié en 2010 indique que le monde arabe n’a subi aucune évolution dans les domaines des libertés publiques, des droits des femmes, et de l’éducation, et que 50% de la population de ces pays vivait en dessous du seuil de pauvreté, malgré les ressources prodigieuses en matières premières de la plupart de ces pays.
Ayalon affime « que l’une des erreurs principales a été d’instituer – à dessein – l’expression de ‘conflit du Proche-Orient’ pour désigner le conflit israélo-palestinien, ce qui en fait un conflit générique et rapporte tout événement qui se passe dans la région à cet unique foyer ». Et de rappeler « qu’un infime pourcentage des 11 millions d’Arabes morts dans les guerres contemporaines l’ont été lors des guerres israélo-arabes ».
Il devrait être clair aujourd’hui que même en cas de paix signée entre Israël et les Palestiniens, les conflits régionaux entre puissances arabo-musulmanes ou le terrorisme djihadique ne disparaîtraient pas pour autant!
Le vice-ministre appelle donc la communauté internationale « à faire preuve de rationalité et à ne pas considérer le conflit israélo-palestinien comme une question dont dépendrait la solution de tous les autres conflits ».
Dans ce contexte, les raisons de l’entêtement des pays occidentaux à vouloir résoudre prioritairement la question des Arabes palestiniens et à exiger qu’Israël se plie à leurs exigences ne seraient plus à chercher dans la pratique de la diplomatie classique mais dans les fondements inconscients de l’antisémitisme classique.

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