le 03.03.11 | 11h40
L'Europe, plus de vingt ans après la chute du rideau de fer, fait face à un...
L'Europe, plus de vingt ans après la chute du rideau de fer, fait face à un défi de même ampleur à sa porte avec les révolutions arabes qui mettent en lumière l'échec de sa stratégie de partenariat avec ses voisins méditerranéens.
Cette semaine à Bruxelles, le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg a plaidé pour une révision "de fond en comble" des politiques européennes en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Ces révolutions qui bouleversent "l'arrière-cour" de l'Europe sont à ses yeux les "événements géopolitiques les plus importants de la décennie". Les Européens doivent en discuter lors d'un sommet extraordinaire le 11 mars. S'ils sont d'accord sur le constat, ils divergent sur les réponses à y apporter.
La Commission européenne planche actuellement sur la refonte de la politique européenne à l'égard de la rive Sud de la Méditerranée et plus généralement de sa stratégie d'aide aux pays de son voisinage. "L'Europe doit et va répondre au défi de soutenir la transition démocratique en Afrique du nord, comme l'a fait après les révolutions en Europe de l'Est en 1989", a promis le commissaire européen en charge de cette politique, Stefan Füle.
Dans un vibrant mea-culpa, Stefan Füle vient d'admettre que les Européens n'avaient pas assez défendu "les droits de l'Homme et les forces démocratiques locales dans la région".
Certes, des clauses prévoyaient la suspension, en cas d'atteintes aux droits de l'Homme, des accords euro-méditerranéens d'association --dotés d'importants volets commerciaux-- signés notamment avec l'Egypte de Hosni Moubarak et la Tunisie de Ben Ali. Mais ces clauses n'ont jamais été activées, "faute de mécanisme contraignant pour les rendre effectives", regrette l'eurodéputée verte Hélène Flautre.
Ces dernières années, l'UE a financé un programme de modernisation de la Tunisie de Ben Ali (16,6 millions d'euros), qui prévoyait, outre de la formation, des achats de matériel informatique, malgré les atteintes aux droits de l'Homme, relève Mme Flautre: "C'est inadmissible".
"L'Union européenne doit changer sa politique et passer d'une défense du statu quo au soutien à une communauté d'Etats démocratiques dans le bassin méditerranéen", renchérit Alvaro de Vasconcelos, président de l'Institut européen d'études de sécurité.
Contrairement au partenariat euro-méditerranéen lancé en 1995 à Barcelone, avec l'Union pour la Méditerranée qui l'a remplacé en 2008, "les objectifs démocratiques et de conditionnalité politique ont été marginalisés au profit de projets concrets" comme la dépollution de la Méditerranée, la coopération économique, juge le chercheur.
A l'époque la préoccupation principale des Européens était de constituer une alliance contre l'islamisme politique, de lutter contre le terrorisme et de contrôler l'immigration, souligne-t-il. Mais l'UPM, paralysé en outre dès le départ par les dissensions israélo-palestiniennes, s'est révélé être "un échec politique", constate M. de Vasconcelos.
La France, à l'origine du projet, milite pour le maintenir en le "refondant".
Berlin plaide pour "lier davantage" les aides européennes à l'évaluation des progrès et des reculs en matière de libertés fondamentales, en même temps qu'un renforcement des relations commerciales, "en particulier dans le domaine agricole". Pour leur part, la France, Malte, l'Espagne, la Grèce, Chypre et la Slovénie, demandent davantage de fonds d'aide pour le Sud.
Le défi est aussi migratoire. Mais alors que les pays du Sud de l'Europe s'inquiètent d'un "exode biblique", selon les mots de l'Italie, les pays d'Europe du Nord et de l'Est se sentent peu concernés et rechignent à partager le "fardeau".
Cette semaine à Bruxelles, le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg a plaidé pour une révision "de fond en comble" des politiques européennes en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Ces révolutions qui bouleversent "l'arrière-cour" de l'Europe sont à ses yeux les "événements géopolitiques les plus importants de la décennie". Les Européens doivent en discuter lors d'un sommet extraordinaire le 11 mars. S'ils sont d'accord sur le constat, ils divergent sur les réponses à y apporter.
La Commission européenne planche actuellement sur la refonte de la politique européenne à l'égard de la rive Sud de la Méditerranée et plus généralement de sa stratégie d'aide aux pays de son voisinage. "L'Europe doit et va répondre au défi de soutenir la transition démocratique en Afrique du nord, comme l'a fait après les révolutions en Europe de l'Est en 1989", a promis le commissaire européen en charge de cette politique, Stefan Füle.
Dans un vibrant mea-culpa, Stefan Füle vient d'admettre que les Européens n'avaient pas assez défendu "les droits de l'Homme et les forces démocratiques locales dans la région".
Certes, des clauses prévoyaient la suspension, en cas d'atteintes aux droits de l'Homme, des accords euro-méditerranéens d'association --dotés d'importants volets commerciaux-- signés notamment avec l'Egypte de Hosni Moubarak et la Tunisie de Ben Ali. Mais ces clauses n'ont jamais été activées, "faute de mécanisme contraignant pour les rendre effectives", regrette l'eurodéputée verte Hélène Flautre.
Ces dernières années, l'UE a financé un programme de modernisation de la Tunisie de Ben Ali (16,6 millions d'euros), qui prévoyait, outre de la formation, des achats de matériel informatique, malgré les atteintes aux droits de l'Homme, relève Mme Flautre: "C'est inadmissible".
"L'Union européenne doit changer sa politique et passer d'une défense du statu quo au soutien à une communauté d'Etats démocratiques dans le bassin méditerranéen", renchérit Alvaro de Vasconcelos, président de l'Institut européen d'études de sécurité.
Contrairement au partenariat euro-méditerranéen lancé en 1995 à Barcelone, avec l'Union pour la Méditerranée qui l'a remplacé en 2008, "les objectifs démocratiques et de conditionnalité politique ont été marginalisés au profit de projets concrets" comme la dépollution de la Méditerranée, la coopération économique, juge le chercheur.
A l'époque la préoccupation principale des Européens était de constituer une alliance contre l'islamisme politique, de lutter contre le terrorisme et de contrôler l'immigration, souligne-t-il. Mais l'UPM, paralysé en outre dès le départ par les dissensions israélo-palestiniennes, s'est révélé être "un échec politique", constate M. de Vasconcelos.
La France, à l'origine du projet, milite pour le maintenir en le "refondant".
Berlin plaide pour "lier davantage" les aides européennes à l'évaluation des progrès et des reculs en matière de libertés fondamentales, en même temps qu'un renforcement des relations commerciales, "en particulier dans le domaine agricole". Pour leur part, la France, Malte, l'Espagne, la Grèce, Chypre et la Slovénie, demandent davantage de fonds d'aide pour le Sud.
Le défi est aussi migratoire. Mais alors que les pays du Sud de l'Europe s'inquiètent d'un "exode biblique", selon les mots de l'Italie, les pays d'Europe du Nord et de l'Est se sentent peu concernés et rechignent à partager le "fardeau".
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