Après une période de léger réchauffement, les relations algéro‑marocaines se dégradent de nouveau. La polémique enfle autour du conflit libyen et des soupçons sur une éventuelle aide apportée par Alger au régime de Kadhafi.
Depuis le début du conflit, les autorités démentent ce qu'Abdelkader Messahel, le ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines, a qualifié hier de « désinformation » émanant de « lobbies et de milieux hostiles à l'Algérie ». Directement visé par les autorités : le Maroc, qui mènerait une campagne de lobbying pour discréditer l'Algérie.
Mercredi, Rabat a démenti officiellement par l'intermédiaire d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères (lire). Mais Alger persiste. « Cette déclaration qui se drape des vertus de bon voisinage ne change rien au fond du problème. Les faits sont têtus et il se trouve que des lobbyistes étrangers émargeant au budget de ce pays voisin et déclarant ouvertement agir pour le compte de son gouvernement, colportent des accusations graves et injustifiées à l’encontre de l’Algérie. Vos lecteurs peuvent d’ailleurs le constater, par eux‑mêmes, sur le site du Moroccan American Center for Policy qui reconnaît diffuser ces écrits hostiles et malveillants au nom du gouvernement marocain », commente ce jeudi 2 juin une source autorisée au ministère des Affaires étrangères.
Ce sont les propos du premier ministre Ahmed Ouyahia qui ont mis le feu aux poudres. Dimanche, au cours d’une conférence de presse sur la Tripartite, il avait déclaré : « Ces derniers temps, on observe (...) des déclarations de l'agence officielle marocaine et une agitation du lobby officiel marocain aux États‑Unis pour vouloir impliquer l'Algérie dans l'envoi de mercenaires en Libye, dans l'envoi d'armes en Libye ». Ahmed Ouyahia avait ainsi conclu que l'ouverture des frontières entre les deux pays ne pouvait pas être à l'ordre du jour. Rabat a regretté avec ces propos « le recours à des arguments ou à des préalables injustifiés, et à chaque fois d’un type nouveau, pour maintenir le statu quo, faire reculer l’échéance de la réouverture des frontières ».
Mais la même source autorisée au MAE défend aujourd'hui la position exprimée par Ahmed Ouyahia. « La déclaration du Premier ministre a le mérite de la clarté puisqu’elle rappelle de manière franche que les relations de confiance entre les États se bâtissent par des actes et se fondent, avant tout, sur la sincérité et la bonne foi ».
Elle dénonce encore une fois des « allégations farfelues et grotesques ». « La déclaration limpide du Commandant du Commandement des États‑Unis pour l'Afrique (Africom) faite hier à partir d'Alger et qui dément de manière péremptoire une quelconque implication de notre pays, vient ruiner définitivement un misérable agenda concocté dans des officines de lobbying à Washington », conclut cette source.
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