Les journalistes français Didier François et Nicolas Hénin ont révélé mercredi qu'ils avaient été retenus en otages en Syrie au côté du journaliste américain James Foley, dont l'assassinat a été revendiqué par l'Etat islamique (EI), et souligné son courage pendant leur détention.
"C'était un garçon extraordinaire (...), un compagnon de détention extrêmement agréable, très solide", a dit Didier François sur Europe 1, annonçant qu'il avait été détenu avec James Foley d'octobre 2013 jusqu'à sa libération en avril.
"Je n'en avais jamais parlé publiquement (...) puisque les ravisseurs nous avaient menacés avant de partir de représailles sur les otages restants", a-t-il dit.
Sa mort est "un choc terrible, particulièrement pour sa famille", a ajouté Didier François, qualifiant James Foley de "journaliste très expérimenté".
Joint par l'AFP, Didier François a souligné le courage de son confrère américain: "C'est quelqu'un qui ne s'est jamais totalement soumis aux ravisseurs. Il a été extrêmement collectif durant toute la détention, en demandant notamment de la nourriture pour tout le monde".
"C'est un garçon d'une très grande bravoure (...), qui n'a pas eu de chance", a pour sa part déclaré Nicolas Hénin à L'Express, disant que James Foley avait été "plus maltraité" que les autres otages.
"En fouillant son ordinateur, ils ont découvert que son frère travaillait dans l'US Air Force. A cause de cela et en tant qu'Américain, il a eu droit +à un traitement de faveur+", a-t-il expliqué.
"Il est devenu le souffre-douleur des geôliers. Il s'en prenait plein la gueule mais il restait impassible."
Didier François a également précisé avoir été détenu pendant neuf mois avec Steve Sotloff, autre journaliste américain encore retenu en otage.
Dans sa vidéo diffusée mardi sur internet, l'EI menace ce dernier d'exécution si le président Barack Obama ne met pas fin aux frappes aériennes contre les jihadistes dans le nord de l'Irak.
En avril, la France aurait versé 18 millions de dollars pour la libération de quatre journalistes français - dont Didier François -, selon l'hebdomadaire allemand Focus, une affirmation "catégoriquement" démentie par Paris.
En juillet, une enquête du New York Times évoquait les rançons payées par des pays européens. Selon le quotidien américain, les États-Unis et la Grande-Bretagne refusent de payer pour libérer leurs ressortissants enlevés. Seuls quelques-uns d'entre eux ont été sauvés, soit par des interventions militaires, soit en s'évadant.
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