C’est un phénomène qui prend de l’ampleur au fur et à mesure que les combats s’intensifient à Gaza : des juifs de Belgique préfèrent désormais cacher leur identité sur les réseaux sociaux pour fuir les propos haineux et éviter de se retrouver sur des listes comme ce fut le cas récemment en France…
Vendredi prochain, cela fera un mois que l’offensive israélienne a débuté à Gaza et, depuis lors, le combat ne cesse de s’exporter virtuellement chez nous. Sur les réseaux sociaux, les internautes sont de plus en plus nombreux à afficher leur appartenance à un camp ou à l’autre. Et, hélas, les propos haineux, s’intensifient eux aussi. Si bien, que de plus en plus de juifs cachent désormais leur identité sur Facebook. Un phénomène qui prend de l’ampleur chez nous. Il est originaire de France, où une grande partie de la communauté juive a décidé d’agir après avoir constaté que des listes, pro-palestiniennes et pro-israéliennes, avaient été créées simplement sur base de messages diffusés sur les réseaux sociaux.
Signes religieux cachés aussi…
« Pour éviter cela, on a pris les devants en Belgique. De nombreux juifs ont décidé de changer leur identité sur Facebook, en affichant simplement un raccourci de leur nom par exemple. C’est aussi une manière d’éviter tous les propos haineux qui se propagent sur la toile. On évite désormais aussi de porter des signes religieux en rue, pour ne pas se faire attaquer », affirme Simon Bretholz, organisateur de plusieurs manifestations pro-israéliennes à Bruxelles.
Un phénomène que confirme le président de la ligue belge contre l’antisémitisme, Joël Rubinfeld. « Parmi mes amis sur Facebook, plusieurs ont effectivement changé leur nom récemment. Deux mois après l’attentat du Musée, on laisse crier « Morts aux juifs » dans les rues de Bruxelles. On ne tire par les leçons de ce drame », regrette l’homme qui pointe ici du doigt notamment le bourgmestre de Bruxelles-Ville, Yvan Mayeur.
Chez les gestionnaires du site Antisemitisme.be, on enregistre également une forte hausse des signalements depuis le début de l’offensive israélienne, le 8 juillet dernier. Tags antisémites à Bruxelles, propos haineux sur la toile et autres réactions négatives à l’égard de la communauté juive sont en augmentation.
« Tant les juifs que les musulmans de Belgique mais aussi la démocratie sont des victimes collatérales de ce conflit », conclut Joël Rubinfeld.
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