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Sunday 20 February 2011

La police disperse violemment un sit-in d’étudiants à Alger : « Ils nous massacrent...»

Des étudiants ont été violentés dimanche soir par la police antiémeute, devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à Ben Akoun, sur les hauteurs d’Alger. « Informez l'opinion publique. Ils sont entrain de nous bastonner », témoigne, l'un des étudiants, contacté par DNA. Depuis jeudi 17 février, des centaines d'étudiants organisent un sit-in devant le ministère pour réclamer l'annulation des dispositions d'un décret présidentiel rendant équivalent le diplôme d'ingénieur d'Etat avec le master professionnel

Quelque deux cents étudiants de plusieurs universités du pays (Boumerdes, Oran, Constantine) qui comptaient passer la nuit devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, sis à Ben Aknou sur les  hauteurs d’Alger ont été violemment tabassés par les forces antiémeutes a appris DNA, auprès d’un groupe d’étudiants sur place.
« Informez l'opinion publique. Ils sont entrain de nous bastonner », témoigne, l'un des étudiants, contacté par DNA. « Ils sont entrain de nous massacrer! »,  lance un autre étudiant, joint également par téléphone.
Il était 18h passé lorsque les étudiants s’apprêtaient à tenir un sit-in devant le bâtiment ministériel. Mais, il ne fallait pas compter sans l’intervention musclée de services de l’ordre.
« On était devant le siège du ministère. Des policiers nous ont bousculés et molestés sur une centaine de mètres jusqu’à hauteur de l’INPS. Sur place, ce sont des forces antiémeutes qui ont pris le relais. Ils ont fait usage d’une violence inouïe. Les matraques se sont abattues sans discernement sur des étudiants pacifiques. C’est la répression totale », raconte un étudiant de Boumerdes, sous couvert de l’anonymat, encore sous le choc face à la brutalité des forces de l’ordre.
Violemment dispersés, les étudiants n’ont du leur salut qu’en allant se refugier dans l’enceinte de l’Institut nationale de la planification et de statistiques (INPS). « Ils ont essayé de rentrer et nous avons bloqué le portail. D’autres policiers sont venus en renfort », confie notre interlocuteur
On dénombre plusieurs blessés dont trois ont été évacués par la protection civile vers l’hôpital le plus proche. « Certains sont touchés à la tête, d’autres au niveau des bras. Les blessés légers ont reçus les premiers soins sur place », ajoute-t-il.
Un autre étudiant, Yacine, dénonce « une descente  punitive » des forces de l’ordre. « La semaine passée, nous sommes venus passer la nuit pour réclamer l’annulation du décret présidentiel. Il n’y avait pas de grabuge. On n’imaginait pas une seconde que des éléments de CRS, épaulés par des policiers, allaient nous réprimés de la sorte », s’indigne Yacine.
Et d’ajouter : « De plus, ils ont violé les franchises universitaires. Ils se sont stationnés dans un endroit qui appartient à l’enceinte même de l'Institut où nous sommes barricadés ».
Les étudiants comptent passer la nuit à l’intérieur de l’INPS pour échapper  à la répression des forces antiémeutes. « Les CRS se sont scindés en deux groupes. L’un, stationnant devant la direction des Forets et l’autre devant le siège du ministère. Ils sont aux aguets. Nous ne pouvons pas sortir. C’est pourquoi on va passer la nuit à l’institut pour éviter qu’on nous interpelle », nous confie –t-il.
La révolte estudiantine prend de plus en plus de l'ampleur. Mercredi dernier, ils étaient 3000 personnes à observer un rassemblement devant le ministère pour protester contre un décret ministériel. Quelque 200 étudiants ont passé la nuit d'après sur place en signe de protestation.
Hermétique le jour, le ministre a tenté d'engager des négociations nocturnes avec les contestataires. Les étudiants sont restés constants dans leur position
Depuis jeudi 17 février, des centaines d'étudiants organisent un sit-in devant le ministère pour réclamer l'annulation des dispositions d'un décret présidentiel rendant équivalent le diplôme d'ingénieur d'Etat avec le master professionnel.
Une équivalence que les étudiants n’hésitent pas qualifier d’« humiliante ».

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