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Friday, 25 February 2011

Le «mur de l’interdit» sera-t-il abattu ?

Malgré la défection de six de ses membres fondateurs (LADDH, Snapap, CLA, Satef, SOS Disparus et Algérie Pacifique), la CNCD maintient sa cohésion et s’apprête à battre le pavé aujourd’hui.Rejeter l’interdiction de manifester à Alger et exiger le changement et la démocratie.» La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) tentera de marcher une nouvelle fois dans la capitale, dont les espaces publics sont fermés depuis une dizaine d’années à toute manifestation de l’opposition.
L’itinéraire a changé. Sur proposition du président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour, la marche de ce samedi s’ébranlera de la place des Martyrs vers la place du 1er Mai.
A cet effet, la CNCD appelle à une mobilisation maximale pour abattre définitivement le «mur de l’interdit». «La CNCD appelle les citoyennes et les citoyens à rejoindre massivement cette marche pour rejeter l’interdiction de manifester à Alger et exiger d’une seule voix le changement et la démocratie», lit-on dans un communiqué rendu public jeudi.

Cette Coordination, composée essentiellement de partis politiques, d’associations et de personnalités, se dit attachée à son objectif principal qui est «le changement radical du système politique en place depuis 1962». «Les tentatives de division et de reniement des engagements qui ont présidé à la création de la CNCD, en date du 21 janvier 2011, qui s’est assignée comme objectif principal le changement radical du système politique en place depuis 1962, ne réussiront pas», ajoute-t-on.
La CNCD réussira-t-elle à marcher ? Alger, quadrillée par la police au lendemain de la publication du décret présidentiel abrogeant l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a réitéré l’interdiction des manifestations dans la capitale : «Les marches ne sont pas interdites, elles sont soumises à autorisation. Elles doivent offrir le maximum de garanties quant aux risques pour être autorisées. Le moment ne paraît pas venu pour les autoriser à Alger.
La capitale est actuellement ciblée par les dirigeants des groupes terroristes, cela leur permettra d’avoir un impact médiatique», avait-il affirmé lors de son passage, jeudi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Comme pour joindre le geste à la parole, des milliers de policiers ont été déployés, depuis hier, dans les différents quartiers de la capitale. La place des Martyrs, d’où devrait s’ébranler la marche, est hermétiquement quadrillée. Des dizaines de véhicules (4x4) et de fourgons de police ont pris possession des principaux axes routiers menant vers cette place. Même décor sur la place de 1er Mai, point de chute des manifestants. Ici, le bleu clair de l’entreprise de transport public de la capitale (Etusa) est fortement dominé par le bleu foncé de la police. Plusieurs dizaines de véhicules de police et de chasse-neige sont déjà là.

Le dispositif sera, comme ce fut le cas pour les précédentes manifestations, renforcé dès le matin. Afin de chahuter la manifestation, on parle également de manipulation des groupes «de jeunes chômeurs du quartier de Bab El Oued».
Les responsables des communes avoisinantes auraient même été convoqués en urgence, jeudi dernier, pour préparer un plan à même de contrer les manifestants et ainsi faire avorter cette marche. Le modus operandi est toujours le même : transformer les places publiques en «houma» (quartier) et faire croire aux jeunes d’Alger que «des personnes étrangères à la capitale menacent leur sécurité et leur stabilité». Nous l’avons constaté à l’occasion des marches interdites des 12 et 19 février derniers.      
Madjid Makedhi

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