Le Journal espagnol « El Pais » à livré un article signé de son journaliste Ignacio Cembrero, en date du 16/12/2010 où il évoque des cables Wikileaks sur l’Algérie, qui traitent de conversations entre les ambassadeurs français et américain, au sujet de coups tordus du DRS contre le Président Bouteflika, et tout particulièrement de la grande corruption qui règne dans le clan présidentiel. Des révélations et des poursuites judiciaires pour corruption, dont la véritable motivation était une guerre pour le « partage du gateau », pour reprendre les propres termes du journaliste.
Il cite Bernard Bajolet, Ambassadeur de France en Algérie, entre 2006 et 2008, connu pour être un expert de l’Algérie, et des luttes souterraines qui s’y déroulent. Monsieur Bajolet a ainsi déclaré à Monsieur Ford, l’Ambassadeur américain les propos suivants:
«La corruption, a aggravé la situation et touche les propres frères de Bouteflika. Elle a atteint des sommets effarants qui compromettent le développement économique. »
Selon le journaliste d’ »El Pais »La France est le premier partenaire occidental de l’Algérie, même si ces relations sont parfois tendues. Bernard Bajolet et Ford auraient sur l’Algérie une analyse similaire.
Les deux brossent un tableau sombre de l’Algérie, que le journaliste espagnol qualifie de plus grand pays du Maghreb et de puissance régionale, à 130 km des côtes espagnoles.
Toujours selon les confidences de B.Bajolet à son homologue américain, le Président Bouteflika aurait réussi à recouvrer une part importante du vrai pouvoir, mais continue néanmoins de la partager avec des barons de l’armée algérienne, ce qui amène bien souvent des situations de crise qui paralysent tout le système.
Les deux parties auraient réussi à installer une sorte d’entente cordiale, basée sur des partages de la rente, mais qui reste très fragile, et qui donne lieu parfois à des reglements de compte par clients interposés. Ainsi le DRS aurait récemment envoyé un message fort au clan Bouteflika en faisant éclater un scandale de corruption qui a touché le PDG de SONATRACH et de sept autres hauts dirigeants. Le DRS a entrepris, de son propre chef, de mener ces enquêtes et d’ordonner l’inculpation de ces gestionnaires, proches du clan présidentiel.
Les deux parties auraient réussi à installer une sorte d’entente cordiale, basée sur des partages de la rente, mais qui reste très fragile, et qui donne lieu parfois à des reglements de compte par clients interposés. Ainsi le DRS aurait récemment envoyé un message fort au clan Bouteflika en faisant éclater un scandale de corruption qui a touché le PDG de SONATRACH et de sept autres hauts dirigeants. Le DRS a entrepris, de son propre chef, de mener ces enquêtes et d’ordonner l’inculpation de ces gestionnaires, proches du clan présidentiel.
Le journaliste espagnol qui fait la lecture du câble, et qui traduit les termes de B.Bajolet, affirme que ce coup tordu de Sonatrach était un message d’un clan des généraux au clan de Tlemcen, pour les inviter à revoir la « part du gâteau » de chacun. L’Ambassadeur américain a signalé, en février dernier, que ces méthodes avaient aussi pour but de reprendre de plus grands espaces du pouvoir occulte, mais bien réel des généraux que le clan Bouteflika leur avait subtilisé.
Le journaliste poursuit que les deux frères du président Bouteflika, Saïd et Abdelghani, avaient été impliqués dans le scandale de Khalifa Bank et que le journal « El Khabar » en aurait fait état, ce qui n’aurait pas été possible si le DRS n’avait pas ordonné à ce journal de faire ces révélations. Technique habituelle du DRS pour impressionner ses adversaires et leur envoyer des coups de semonce, via la presse aux ordres.
Encouragée par le DRS et certains généraux, la presse aurait même traité les proches de Bouteflika de clan de « Tikrit », en comparaison avec la famille de Saddam Hussein.
Encouragée par le DRS et certains généraux, la presse aurait même traité les proches de Bouteflika de clan de « Tikrit », en comparaison avec la famille de Saddam Hussein.
Les deux dimplomates, français et américain, considèrent que le général Mediene Toufik est le « facteur clé » de la survie du régime. Recevant un certain personnage dans son bureau, et parlant de grande corruption, il leva les yeux vers le portrait de Bouteflika, pour faire comprendre que c’est de lui que venait le mal qui gangrenait le pays. Lors de cette entrevue, le Général Mediène aurait reconnu que la santé de Bouteflika n’était pas bonne, mais que celle du pays était pire, et qu’il fallait d’ores et déjà envisager une alternative pour le remplacer en douceur, sans déstabiliser le pays. Le journaliste suggère clairement que le Général Mediène semblait vouloir obtenir un feu vert de la France et des USA. Nous avons cru comprendre, aussi, que le dit personnage qui rapporte cette information, semble jouer une rôle d’intermédiaire entre le grand patron du DRS et les diplomates en question. Nous y reviendrons lors d’une prochaine lecture.
Et Cembrero conclut son article en reprenant des déclarations des deux ambassadeurs.
Ford a rédigé la conclusion, dès décembre 2007, en cablant le message suivant: «Le régime algérien semble plus fragile que jamais, en proie à un manque de vision, avec un niveau de corruption sans précedent, ainsi que des rumeurs avérées sur des divisions dans les rangs de l’armée. «
Ford a rédigé la conclusion, dès décembre 2007, en cablant le message suivant: «Le régime algérien semble plus fragile que jamais, en proie à un manque de vision, avec un niveau de corruption sans précedent, ainsi que des rumeurs avérées sur des divisions dans les rangs de l’armée. «
En mars 2007, selon l’ambassadeur Ford, B.Bajolet lui a confirmé confirmé l’analyse qu’il avait lui même faite, en lui déclarant. «Le gouvernement français s’inquiète de l’instabilité grandissante qui s’installe en Algérie, mais ne voit pas d’alternative à Bouteflika, qui se prépare à modifier la constitution et se faire réélire en avril 2009. »L’ambassadeur français aurait donc confié à son homologue américain que jusqu’à 2014, le jeu semblait fermé.
Nous retenons de cet article d »‘El Pais », que la France et les USA suivent de très près la situation en Algérie, qu’ils s’en inquiètent, et qu’ils déplorent avec un égal effarement la grande corruption qui s’est installée au coeur du pouvoir. Rien de bien nouveau.
Ces échanges nous apprennent surtout que la lutte entre le clan Bouteflika et celui du DRS et d’autres généraux, n’était pas une rumeur infondée, de la même manière qu’il nous est confirmé que les scandales révélés par le DRS sur Sonatrach et autres affaires, ne sont pas le fruit d’une lutte contre la corruption qui menace la stabilité du pays, mais bel et bien une lutte sans merci pour le partage du gâteau. C’est tout simplement une guerre entre deux clans rivaux pour définir des parts de la rente aux uns et aux autres, et le pire, c’est que ces clans sont fondés sur une logique régionaliste. Le limogeage de Chakib Khalil, qui obéit à ce recentrage, vient confirmer ce que tous les Algériens savaient déjà, et que nous avons maintes fois répété, que notre pays est entre les mains d’une association de malfaiteurs. Tout simplement!
Et vogue la galère!
Et vogue la galère!
DB
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