Plus d’un millier d’étudiants ont bloqué dans tôt dans la matinée du mercredi 16 février l’université de Laghouat, 300 Kms au sud d’Alger, a appris DNA auprès de Mounir, délégué des étudiants. Les étudiants-ingénieurs dénoncent un décret présidentiel du 15 décembre 2011 qui fixe la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires.
A l’université de Laghouat, la grogne touche tous les départements : architecture, génie civile, biologie... «Nous avons mobilisé les étudiants depuis 6H du matin et avons fermé l’entrée de l’université. Ni les travailleurs, ni les enseignants n’ont pu y accéder », ajoute notre source, jointe par téléphone.
Hormis un barrage routier installé à quelques mètres de l'entrée du campus, aucune présence policière n’est signalée. La fermeture de l’université s’est faite dans la « calme » et « aucun dépassement n’est signalé », rassure Mounir.Les enseignants se sont montrés solidaires avec le mouvement enclenché par étudiants.
Raison de la colère? Le nouveau décret dévalorise, à leurs yeux, leur diplôme d’ingénieurs d’Etat au profit de ceux issus du système LMD. « Le diplôme d’ingénieur est désormais rétrogradé. Nous refusons catégoriquement ce décret. Vous imaginez, le diplôme bac+3 équivaut à celui de bac +5. Ce décret défavorise tous les étudiants de l’université. Ce n’est pas logique», explique Mounir.
Suite à ce mouvement de protestation, le recteur de l’université aurait menacé les « délégués » des étudiants grévistes, en les accusant d’être des « fauteurs de troubles », selon notre interlocuteur. Cela étant dit, les étudiants de l’université de Laghouat réclament le maintien de l’ancien système et la suppression du nouveau décret. Seule manière de les rétablir dans leurs droits.
« Nous n'allons pas baisser les bras. L’université sera bloquée jusqu’à la satisfaction de nos revendications», conclut Mounir.
Depuis la publication du nouveau décret, la colère gronde dans plusieurs écoles et universités du pays. Le ministère de l’Enseignement supérieur reste pour l’instant inflexible.
Alger, un rassemblement tenu mercredi devant les portes du siège du ministère de l'Enseignement Supérieur, à Ben Aknoun, a réuni un millier d’étudiants.
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