Pas trop tôt ! Ou mieux vaut tard que jamais! Prés d’un mois après les violentes émeutes de janvier 2011 qui ont fait 5 morts en Algérie, le président algérien rompt discrètement le silence sur ces événements. Jeudi 03 février, Bouteflika s’est incliné, lors du Conseil des ministres, à la mémoire de ceux qui ont tués lors de ces manifestants et considère qu’aucune revendication ne se saurait justifier morts d’hommes et destruction de biens publics.
« Aucune revendication ne saurait autoriser l'atteinte aux personnes et aux biens. Ces dépassements sont regrettables. Ils surviennent alors que le pays n'a jamais autant réalisé pour rattraper ses retards et répondre aux diverses attentes sociales de la population », a-t-il affirmé selon un compte rendu du Conseil des ministres publié par l’agence de presse officielle.
C’est l’une des rares fois où le président algérien exprime sa compassion pour ses concitoyens tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre ou suite à des attentats terroristes.
Alors que de violentes émeutes, les plus importants en Algérie depuis la révolte d’octobre 1988, ont secoué plusieurs villes du pays entre le 4 et le 11 janvier dernier, le chef de l’Etat algérien s’est muré dans le silence au point où son attitude a suscité des rumeurs sur de profondes divergences au sommet de l’Etat.
En dépit du nombre de morts et des arrestations, malgré l’ampleur des dégâts occasionnés aux biens publics et privés, Bouteflika s’est gardé d’intervenir publiquement pour déplorer, condamner ou appeler au calme.
Prés d’un mois après ces violentes manifestations, il décide donc de briser son silence et pour apporter son explication. Pour le chef de l’Etat « les récentes manifestations sont, sans aucun doute, l'expression d'inquiétudes et d'impatiences chez nos compatriotes. (…) Il est donc de notre devoir d'en tenir compte et d'y répondre par des efforts accrus ».
Avant d’y ajouter : « II y a quelques années, mon engagement à prendre en charge les attentes et les espérances de notre peuple comptait déjà comme priorité, la paix, la concorde et la réconciliation nationale. Ces deux exigences vitales se concrétisant progressivement, l'horizon nouveau étant la relance du développement ».
Alors que ministres et relais du gouvernement expliquaient doctement depuis janvier 2011 que les émeutes avaient éclaté en raison de la hausse des prix du sucre et de l’huile, Bouteflika reconnait implicitement que la colère des ses citoyens est davantage l’expression d’un ras le bol généralisé, du rejet des autorités qu’un coup de sang contre la hausse des produits de premières nécessité.
Pas trop tôt ou mieux vaut tard que jamais, il reste que les mots de Bouteflika à l’égard des victimes relève de la compassion tardive.
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