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Wednesday, 2 February 2011

Bouteflika, Khadafi, Assad, Saleh, Moubarak : 127 ans au pouvoir et ils s'y agrippent encore

Bouteflika, Khadafi, Assad, Saleh,Moubarak...A eux seuls, ces cinq dirigeants du monde arabe totalisent 127 ans d’exercice du pouvoir au plus haut sommet de l'Etat. Le vétéran, Khadafi, l’a pris en 1969, le cadet, Assad, l’a hérité de son père en 2000. Vieux ou jeunes, tous ont au moins un trait en commun : ils s’accrochent au pouvoir au point de vouloir y demeurer à vie. Hosni Moubarak et Ali Saleh viennent d'annoncer qu'ils prennent leurs retraites. A quand le tour pour les trois autres ?

Le plus âgé d’entre eux affiche 82 ans. Le plus jeune 46 ans. Qu'il s'agisse de Algérie, de la Syrie, de l'Egypte, de la Libye ou du Yémen, ces dirigeants sont parevnus au pouvoir soit par des élections truquées soit en renversant l’ancien régime. Tout sauf par des moyens légaux et démocratiques.
A l’instar de Ben Ali le tunisien balayé par une révolution populaire après 23 ans de pouvoir, ces cinq dirigeants risquent de voir leurs pouvoirs vaciller tant ils sont devenus autant impopulaires qu'indésirables dans leurs pays.
Abdelaziz Bouteflika : 73 ans, élu en avril 1999. L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Boumediene est revenu aux affaires après vingt ans d’une « traversée du désert » passée entre Genève, Dubaï, Paris et Alger. Adoubé par l’armée, il a été élu en 1999 puis réélu en 2004. Alors que la constitution de son pays limitait l’exercice présidentiel à deux mandats, Bouteflika a imposé une révision de la loi fondamentale en novembre 2008 pour supprimer la limitation des mandats.
Résultat : il a été réélu en avril 2009 avec le score brejnévien de 90, 24 %. Diminué par la maladie, le président compte certainement finir ses jours à la tête de l’Etat. L'universitaire Ali Bensâad dit de Bouteflika qu'il a gouverné autant que le président Obama a vécu depuis sa naissance, c'est à dire presque 50 ans.
Mohamed Hosni Said Moubarak : 82 ans, élu en octobre 1981. Vice-président de l’Egypte du temps de la présidence d’Anouar Sadate, il succède à celui-ci le 14 octobre 1981 peu de temps après son assassinat par un commando islamistes. Moubarak est réélu régulièrement en 1987, 1993, 1999 et en 2005, toujours avec des scores supérieurs à 80%. Des scores soviétiques.
Son désir de voir son fils, fils Gamal, 46 ans, assurer sa succession à la tête de l’Etat s’est fracassé dans les rues du Caire. Rejeté par la population, il vient d'annoncer son départ pour septembre 2011.
Mouamar El Khadafi : 69 ans, porté au pouvoir après un coup d’Etat en septembre 1969. Ancien capitaine autoproclamé colonel, il s'est emparé du pouvoir le 1er septembre 1969, à l'âge 27 ans, par un coup d'État contre le roi Idris Ier, alors que celui-ci était en Turquie pour un traitement médical. Depuis, il ne l’a plus jamais lâché.
Mégalomane, brouillant, insaisissable, le guide de la Révolution libyenne a privatisé son pays pour le transformer en propriété familiale. A moins d’un renversement de son régime ou d'un départ négocié, sa succession devrait se décider parmi sa nombreuse progéniture, sans doute Seïf el Islam.
Ali Abdallah Saleh : 69 ans, porté au pouvoir sur les chars en juillet 1978. Cet ancien militaire est devenu président quand Bouteflika était encore ministre des Affaires étrangères sous Boumediene. Ali Saleh n’est pas arrivé au pouvoir après un scrutin ouvert et pluraliste, mais porté par les chars des militaires après le coup d’Etat qui s’est soldé par l’assassinat des présidents Ibrahim al-Hamdi et Ahmad al-Ghashmi.
Celui qui a soutenu Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe (1990-1991) est le premier président élu du pays en 1999 avec 96 % des voix. Sept ans après, il est réélu le 22 septembre 2006 avec 77,2% des suffrages.
Chez les Abdallah, le pouvoir est une affaire de famille. Son fils aîné commande la garde républicaine et les forces spéciales, ses trois neveux s’occupent de la sécurité nationale, des forces centrales de sécurité et de la garde présidentielle.Quant à son demi-frère, il dirige tout simplement l’armée de l’air.
Confronté à une fronde sociale, Ali Saleh annonce mercredi 2 février 2011 qu'il ne briguera pas un nouveau mandat et quittera le pouvoir avant 2013.
Bachar Al-Assad : 45 ans, élu à 97,62 % en juillet 2000. Le cadet des présidents et autres dictateurs à vie. Fils cadet de l’ancien président Hafez Al-Assad (1930-2000), Bachar avait, à l’origine, une faible appétence pour la politique. Son père préparait plutôt son frère aîné, Bassel, pour lui succéder. Mais lorsque celui-ci meurt dans un accident de voiture en 1994, Hafez Al-Assad fait appel à Bachar, fraichement diplômé en ophtalmologie à Londres. Son destin basculera très vite.
Bachar rentre alors à l’académie militaire Homs et devient colonel en 1999. À la mort du président Hafez Al-Assad, le parlement syrien amende la constitution pour abaisser l'âge minimum du candidat à la présidentielle de 40 à 34 ans. Du sur mesure pour Bachar, promu deux jours plus tard général en chef des forces armées syriennes. Le parlement le propose président le 25 juin 2000.
Il est reconduit après sa victoire avec 97,62% lors d'un référendum présidentiel organisé le 27 mai 2007. A moins d’un coup d’Etat, d’un accident ou d’une mort naturelle, il devrait finir ses jours comme président de la Syrie.

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