Lors de la marche de l'opposition à Alger, ce samedi. (REUTERS)
Quelque 2.000 personnes ont tenté de marcher samedi matin à Alger à l’appel de l’opposition pour «changer le système» mais ont été bloquées très rapidement par un très important dispositif des forces de l’ordre qui ont procédé à des interpellations musclées.
Des échauffourées entre ces manifestants et les forces de l’ordre ont éclaté bien avant le début de la marche prévue à 11H00 à partir de la Place de la Concorde (plus connue sous son ancien nom de Place du 1er mai) puis se sont progressivement calmées.
En tout début d’après-midi, la circulation avait timidement repris dans ce secteur auparavant entièrement bouclé par d’importantes forces de l’ordre entourées de dizaines de véhicules blindés.
Les autorités avaient pris des mesures draconiennes avec près de 30.000 policiers déployés dans la capitale sur le parcours des marcheurs, prévu initialement de la Place du 1er mai jusqu’à la Place des Martyrs, distante d’environ 4 km.
(Reuters)
Parmi les manifestants, figuraient des responsables de la vie politique et de la société civile mais aussi le co-fondateur du Front islamique du salut (FIS) Ali Belhadj, a constaté un photographe de l’AFP.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a annoncé que 14 personnes avaient été brièvement interpellées puis relâchées.
A Alger, un député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Othmane Maazouz, a été brièvement retenu ainsi que Fodil Boumala, co-fondateur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD, formée de représentants des partis politiques, de la société civile et des syndicats autonomes) qui avait appelé à la manifestation, dès sa création le 21 janvier.
«Le régime dehors!»
Le président du RCD, Said Sadi, présent dans la manifestation, s’est indigné auprès de l’AFP que «le doyen de la Ligue de défense des droits de l’homme algérien, Ali Yahia Abdelnour, âgé de 90 ans, ait été malmené» par les forces de l’ordre.
Les manifestants lançaient des slogans tels que «Algérie Libre» en arabe, «Le régime dehors!», «Système, dégage!».
Face à eux, une vingtaine de jeunes contre-manifestants criaient leur soutien au président algérien: Abdelaziz «Bouteflika n’est pas Moubarak», en référence à la chute la veille du président égyptien Hosni Moubarak.
A Oran, grande ville de l’ouest algérien où une manifestation avait aussi été interdite par les autorités selon l’opposition -ce que dément le ministère de l’Intérieur samedi-, un rassemblement de 400 personnes Place du 1er novembre (ancienne Place des Armes) a été de courte durée et s’est achevé par une trentaine d’arrestations.
Le chef local de la CNCD, le professeur d’université Kadour Chouicha et son fils, et deux journalistes, Djaafar Bensaleh du quotidien arabophone El-Khabar et Kamel Daoud du Quotidien d’Oran, ont été brièvement interpellés, selon des témoins. De même que deux artistes mimes, entièrement peints en blanc, une croix rouge sur les lèvres.
Une contre-manifestation d’une soixantaine de membres des partis de l’Alliance au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), a ensuite occupé tranquillement les lieux pendant une courte durée.
Les premiers manifestants se sont, eux, dirigés dans le calme vers la cathédrale d’Oran toute proche. Devant la gare centrale de Tizi Ouzou, la principale ville de Kabylie, une poignée de jeunes gens ont brûlé des pneus.
La presse pro-gouvernementale avait insisté samedi matin sur le boycottage de cette marche de l’opposition par de nombreuses organisations et partis politiques non membres de l’alliance au pouvoir.
(Source AFP)
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