Tunis a demandé, dimanche 20 février, à Ryad l'extradition du président déchu Ben Ali, accusé d'être impliqué "dans plusieurs crimes graves" et d'avoir incité les Tunisiens à "s'entretuer", tout en réclamant des informations sur son état de santé ou "son décès éventuel".
L'ex-président, 74 ans, qui a fui son pays en Arabie saoudite le 14 janvier sous la pression de la rue, est dans un hôpital de Jeddah dans le coma suite à un accident vasculaire cérébral.
"Suite à une nouvelle série d'accusations adressées à l'encontre du président déchu, accusations relatives à son implication dans plusieurs crimes graves qui consistent à commettre et à inciter à l'homicide volontaire et à semer la discorde entre les citoyens d'un même pays en les poussant à s'entretuer", la Tunisie a demandé son extradition, explique un communiqué du ministère des affaires étrangères.
BLANCHIMENT D'ARGENT
La nouvelle série d'accusations "vient s'ajouter à la commission rogatoire émise par les autorités tunisiennes compétentes et adressée auparavant aux autorités judiciaires saoudiennes, dans le cadre d'une action inquisitoire intentée, actuellement, contre le président déchu et son clan".
Cette commission rogatoire concerne "des accusations ayant pour motif la possession de comptes bancaires et de biens immobiliers dans plusieurs pays, dans le cadre des opérations de blanchiment d'argent, acquis par voie illégale ainsi que la tenue et l'exportation illicites de monnaies étrangères", selon le communiqué.
Le président déchu, qui souffre d'un cancer de la prostate, et sa famille ont fui enArabie Saoudite le 14 janvier après près d'un mois de contestation populaire sans précédent réprimée au prix de plusieurs dizaines de morts. Depuis son départ, les avoirs du président déchu ont été gelés dans plusieurs pays, de nombreux membres de sa famille ont été arrêtés et un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui et son épouse.
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