La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) appelle les Algériens à une marche pacifique samedi 19 février à Alger ainsi que dans d'autres villes d'Algérie. Cette manifestation qui fait suite à celle organisée samedi dernier vise à mobiliser les citoyens pour réclamer le départ du régime actuel et l’instauration d’un véritable état démocratique en Algérie. Le gouvernement algérien continue d’affirmer que les marches sont interdites dans la capitale depuis juin 2001. DNA vous propose de vivre et de suivre les événements en direct.
Samedi 19 février :
11h 24 : La Place du 1er mai est littéralement envahie par des policiers en uniforme en en civil. La circulation est maintenant coupée. Les policiers repoussent les groupes de manifestants vers les ruelles menant au quartier de Belcourt. On redoute que cette tactique ne vise à livrer les manifestants à des nervis du quartier et pousser à l'affrontement
11 h 20 : Mme Feta Sadat, secrétaire nationale aux droits de l'homme au sein du RCD, violemment molestée par des policiers en uniforme. La victime est prise en charge par des médecins ainsi que par des pompiers mais n'a pas été évacuée vers l'hôpital.
11 h 15 : Alors que les manifestants agitaient des billets en en direction des pro-Bouteflika comme pour leur signifier qu'ils ont été payés pur chahuter la marche de la Coordination, le face-à-face a tourné à la bagarre, a constaté sur place un journaliste de DNA.
11h 08 : Affrontements entre manifestants et un petit groupe de partisans du président Bouteflika dans la rue où est abrité le siège du ministère de la Jeunesse et des Spors Composé d'une vingtaine de jeunes, ce groupe brandit un poster de Bouteflika et quelque pancartes. Les deux groupes s'affrontent à la main alors que la police ne bouge pas.
11 h 00 : La marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie prévue à 11 heures est pour l'heure empêchée par un impressionnant dispositif de sécurité. Sans doute encore plus important que celui déployé à Alger samedi 12 février.
Munis de matraques et de boucliers, les policiers dispersent la foule en usage, cette-fois ci, de brutalités.
10h 49 : Le vieux militant des droits de l'homme, l'avocat Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), malmené par des policiers. Ces derniers tentent de chasser l'avocat de la Place du 1er mai pour l'empêcher de manifester. De jeunes manifestants tentent de protéger Ali Yahia Abdenour.
10 h 43 : Plusieurs centaines de personnes sont rassemblées maintenant autour de la Place du 1er mai, a constaté un journaliste de DNA. Les manifestants crient "Pouvoir assassin" et brandissent des cartons rouges, des petits bouts de papier. Les policiers tentent de disperser la foule brutalement
10 h 35 : Un groupe manifestants composé d'un vingtaine de personnes, emmenés par Belaid Abrika, ancien porte-parole des arouchs ( comités de villages de Kabylie), est repoussé brutalement par des CNS et empêché de manifester.
10 h 24 : Les organisateurs de la marche, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), ne sont pas encore arrivés à la Place du 1er mai. "Tous les accès sont contrôlés par la police", affirme à DNA un des organisateurs de cette manifestation.
Les premières tentatives de rassemblement sont fermement repoussées par le cordon sécuritaire et les marcheurs sont refoulés vers les petites ruelles autour de la Place. Les policiers ne font pas usage de brutalité et aucune arrestation n'a été effectuée pour l'heure.
10 h 10 : Le premier groupe de manifestants qui a réussi à se rassembler Place du 1er mai a été dispersé par la police avant d'être refoulé vers un autre quartier d'Alger. Les consignes données aux policiers semblent être strictes : ne pas tolérer un rassemblement de plus de deux ou trois personnes.
10 h 00 : Des contrôles d'identité sont effectués par des policiers autour des rues donnant accès à la place du 1er mai, à Alger, a constaté un reporter de DNA qui a été lui-même contrôlé.
Toutefois, ces contrôles ne sont pas systématiques, mais plutôt au faciès. Objectif : repérer les personnes qui ne sont pas originaires d'Alger et tenter de les refouler.
09 h 46 : Un premier groupe de manifestants, constitué d'une vingtaine de personnes, parvient à forcer le dispositif sécuritaire. Munis de pancartes sur lesquelles sont inscrits des mots d'ordre tels que "Algérie libre", "Libérez l'Algérie", les manifestants scandent Djazair Houra Dimocraia ( Algérie libre et démocratique).
09 h 45 : Les autorités algériennes ont retenu la leçon du rassemblement organisé samedi 12 février à la place du 1er mai, à Alger. Pour empêcher que des groupes de personnes puissent s’emparer des espaces, ce sont des policiers eux-mêmes qui les occupent en dressant des barrières métalliques.
« Il y a manifestement des consignes qui ont été données aux policiers d’empêcher les journalistes de travailler, affirme un des reporters de DNA. Ils nous pourchassent doucement mais fermement. Nous sommes constamment obligés de changer d’endroit.»
La circulation automobile est maintenue autour de la Place du 1er mai et les badauds sont priés de ne pas s’attarder sur le trottoir et la chaussée.
09 h 30 : Le siège du RCD ( Rasemblement pour la culture et la démocratie ), sis à rue Didouche Mourad ( ex- rue Michelet) est cerné par des camions de police. "Ils sont ramenés entre 400 et 500 policiers qu'ils ont disposés autour du siège pour nous empêcher de marcher", affirme à DNA un député du parti.
09 h 19 : Le mot d'ordre du jour : " Circulez ! ". Le dispositif policier mis en place autour de la Place du 1er mai est encore plus important que celui qui avait été installé samedi 12 février, a constaté un journaliste de DNA.
Dés que les policiers aperçoivent un attroupement de deux à trois personnes, ils leur ordonnent de circuler. La consigne est sans de ne pas laisser se former des attroupements.
Les organisateurs de la marche ne sont pas encore arrivés sur la Place du 1er mai.
09 h 07 : La Place du 1er mai en plein centre d'Alger était quadrillée par d'importantes forces de sécurité et des véhicules blindés ce matin, rapporte de ce côté l'agence AFP.
Des cars de police avec des policiers casqués et munis de matraques et de boucliers, ainsi que des blindés ont pris position en plusieurs endroits du centre de la capitale. La Place du 1er mai était entièrement bouclée et les forces de l'ordre étaient postées quasiment à chaque mètre.
08 h 50 : Les autorités algériennes ont reproduit le même le même dispositif sécuritaire que celui déployé samedi 12 février autour d'Alger. La place du 1er mai d'où devrait s'ébranler la marche à 11 heures est cerné par un cordon sécuritaire, a constaté sur place un journaliste de DNA.
Des barrages policiers installés sur l'autoroute filtrent la circulation automobile. Des automobilistes en provenance de Béjaia et de Tizi Ouzou sont contrôlés et priés de rebrousser chemin.
08 h 00 : Tous les trains en partance de Béjaia et de Tizi Ouzou, en Kabylie, vers Alger, ne circulent plus durant la journée du samedi 19 février. Les autorités ont décidé de suspendre les liaisons ferroviaires afin d'empêcher les manifestants de gagner la capitale.
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21 h 00 : Des posters du président Bouteflika ainsi que des affiches ont été distribués dés jeudi soir à des jeunes du quartier de Sidi M’hamed, à Alger. Ces posters devront être brandis samedi lors de la marche de l’opposition afin de chahuter cette manifestation.Des témoins affirment à DNA avoir vu une intense activité devant le siège du ministère de la Jeunesse et des Sports, sis à quelques mètres de la place du 1er mai d’où devrait s’ébranler la marche à partir de 11 heures du matin.Au cours du rassemblement qui s’est tenu samedi 12 février, une trentaine de jeunes du quartier du 1er mai ont tenté de chahuter la manifestation en scandant des slogan favorables au président Bouteflika.20 h 40 : Un imam officiant à la mosquée de Gué de Constantine, quartier populaire à l’est d’Alger, a appelé au cours de la grande prière du vendredi les fidèles à ne pas participer à la marche du samedi 19 février.Smail, un témoin qui assisté à cette prière affirme à DNA que l’imam avait fustigé au cours de son prêche les partis politiques qui appellent à cette manifestation arguant qu’ils sont manipulés à partir de l’occident pour porter atteinte à l’Algérie.Selon le même témoin, de nombreux fidèles avaient quitté la mosquée en signe de protestation. « Je n’ai pas écouté le prêche jusqu’à la fin. J’étais choqué d’entendre un tel discours de la part d’un homme de religion. L'imam affirmait que les marches étaient "haram" (péché) et que celles-ci étaient contraire aux préceptes du Prophète Mohamed. J'‘ai alors ramassé mes affaires et quitté la mosquée », raconte Smail.20 h 30 : Des affiches hostiles à la manifestation de l'opposition, avec le slogan « Ne marche pas sur ma tranquillité et ma liberté » ont fleuri sur les murs d'Alger, vendredi soir, à la veille de cette marche, affirme l’agence AFP. Sous forme d'un « appel aux habitants du quartier du 1er Mai » d'où doit partir la manifestation, l'affiche évoque des risques de violences de la part des manifestants et appelle les autorités à « protéger » ces habitants.Rédigé en arabe et non signé, le texte demande aussi aux habitants de suspendre à leurs balcons le drapeau national algérien « en signe d'amour pour leur pays ». L'appel se termine par deux slogans : « ne touche pas à mon quartier » et « ne marche pas sur ma tranquillité et ma liberté », écrits en français.
Le fil des événements vendredi 18 février
° Un dispositif policier a été mis en place atour de la Place du 1er mai ainsi que dans les quartiers périphérique d’où devrait s’ébranler la marche du samedi 19 févier à partir de 11 heures. Les trains menant vers la capitale ont été bloqués pour empêcher les manifestants des villes de l’Intérieur du pays de se rendre à Alger.
° Les autorités algériennes n'ont « pas reçu » de demande formelle d'autorisation pour la marche prévue samedi à Alger a affirmé vendredi à Madrid le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. « Est-ce que la marche du 19 sera ou ne sera pas autorisée, je n'ai pas encore enregistré formellement de demande de marche donc je ne peux pas formellement dire que nous allons l'interdire », a déclaré M. Medelci lors d'une conférence de presse avec son homologue espagnole, Trinidad Jimenez.
« A ma connaissance, il n'y a pas eu de demande de marche. Il y a peut-être une volonté de le faire, mais nous sommes une administration qui fonctionne de manière transparente et nous répondrons lorsque nous serons nous-mêmes sollicités », a-t-il insisté.° Le président du RCD, Said Sadi, a estimé dans un entretien accordé vendredi 18 février à la chaîne française France 24 que la marche du samedi est le début d'un processus qui vise à changer de régime politique en Algérie.« Nous manifesterons demain et reviendrons à la charge chaque semaine, a-t-il expliqué. Une idée d’une grève générale est envisagée si jamais le régime reste dans son entêtement pare qu’il est complètement enkysté et vit dans un déni de réalité ». Said Sadi a également appelé l'armée algérienne à prendre ses responsabilités.
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