La Coordination nationale pour le changement et la démocratie appelle à une nouvelle marche à Alger samedi prochain, le 19 février. Trois questions à Mouloud Boumghar, professeur de droit public, qui a participé aux travaux de la Coordination.
Mouloud Boumghar
envoyé par melanimes. - L'actualité du moment en vidéo.
En savoir plus-Lire Mouloud Boumghar : "L'annonce de nouveaux textes pour lutter contre le terrorisme est inquiétante", sur El Watan Week-end
-La réponse du gouvernement
Des mesures pour contenir la colère populaire, sur TSA
Levée de l'état d'urgence : Bouteflika légifèrera par ordonnance, sur Liberté
Mouloud Boumghar
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“Pouvoir assassin”, “Djazair horra democratia” (Algérie libre et démocratique),“Dehors dinosaures !" : les coups de sifflet énervés des policiers, les pétards qui annoncent la fête du Mawlid et le ronflement lancinant de l’hélicoptère qui survole la capitale depuis hier n'ont pas réussi à couvrir les slogans des manifestants. Ce samedi 12 février, ils étaient entre 1000 et 2000 d’après les estimations des journalistes à s’être rassemblés Place du 1er-Mai, à Alger. La marche «pour changer le système» à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement, a finalement été empêchée par les forces de sécurité qui ont encerclé et isolé de petits groupes, empêchant tout mouvement. Le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia avait prévenu qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher la tenue de cette manifestation. Après quelques affrontements, la foule a été dispersée en milieu d'après-midi. Selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, plus de 300 personnes auraient été interpellées. Le ministère de l'Intérieur assure de son côté que tous les manifestants ont été relâchés. Retour en images.
Dès le début de la matinée, plus de 30.000 policiers sont déployés dans la capitale. Ici à Champ Manoeuvre.
Intervention musclée de la police.
Tentative d'interpellation et intervention de la Protection civile (pompiers).
En hauteur : Mustapha Bouchachi (tête tournée vers la droite, cheveux blancs), le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour (juste en dessous), avocat et président d'honneur de la Ligue, Abdelhak Brerhi (à sa droite, crâne dégarni), représentant du Comité des citoyens pour la défense de la République, et Said Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie.
Ali Belhadj (au centre), numéro 2 de l'ex-Front islamique du salut, se joignant aux manifestants, avant d'être brièvement interpellé par la police.
Au premier plan, le chanteur Amazigh Kateb, fils du grand écrivain Kateb Yacine. Avec d'autres jeunes, ils tentent en vain un sit-in Place du 1er Mai.
Juste après une interpellation, une pancarte piétinée : "pacifique, pacifique/changement pacifique/changement démocratique".
Malgré l'exceptionnelle présence policière, la manifestation a pu durer jusqu'à 16h.
En hauteur : Mustapha Bouchachi (tête tournée vers la droite, cheveux blancs), le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour (juste en dessous), avocat et président d'honneur de la Ligue, Abdelhak Brerhi (à sa droite, crâne dégarni), représentant du Comité des citoyens pour la défense de la République, et Said Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie.
Ali Belhadj (au centre), numéro 2 de l'ex-Front islamique du salut, se joignant aux manifestants, avant d'être brièvement interpellé par la police.
Au premier plan, le chanteur Amazigh Kateb, fils du grand écrivain Kateb Yacine. Avec d'autres jeunes, ils tentent en vain un sit-in Place du 1er Mai.
Juste après une interpellation, une pancarte piétinée : "pacifique, pacifique/changement pacifique/changement démocratique".
Malgré l'exceptionnelle présence policière, la manifestation a pu durer jusqu'à 16h.
Il ne s’était pas exprimé depuis plusieurs mois. A l’occasion du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu jeudi 3 février, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rompu le silence pour promettre une prochaine levée de l’état d’urgence et réaffirmer le caractère social de sa politique.
Venant mettre fin aux rumeurs qui couraient depuis plusieurs jours, la déclaration d’Abdelaziz Bouteflika, ce jeudi 3 février, annonce un moment historique. Dix-neuf ans, presque jour pour jour*, après la décision de Mohamed Boudiaf, alors président du Haut Comité d’Etat, d’instaurer l’état d’urgence sur tout le territoire, le président algérien annonce sa levée «dans un très proche avenir». «Pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, a-t-il déclaré, je charge le gouvernement de s'atteler sans délais, à l'élaboration de textes appropriés, qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu'à son aboutissement.»
Désamorcer la menace de protestation. Et de rappeler, alors qu’une Coordination nationale réunissant associations, partis et syndicats appelle à un rassemblement dans la capitale le samedi 12 février, que rien n’entrave l’organisation des marches, hormis dans la wilaya d’Alger «pour des raisons d'ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression». Le ton est donné, sans doute pour désamorcer la menace de mouvement de protestation. En évoquant les violences et les dégâts causés pendants les émeutes de janvier, le chef de l’Etat a d’ailleurs précisé : «Les récentes manifestations sont, sans aucun doute, l'expression d'inquiétudes et d'impatiences chez nos compatriotes. Il est donc de notre devoir d'en tenir compte et d'y répondre par des efforts accrus».
Soutenir les jeunes. Dans ce sens, le président a demandé à son gouvernement «d'améliorer les soutiens publics aux jeunes, candidats aux dispositifs de micro-crédits, d'élargir ces dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires, d'alléger les conditions et procédures, et de dynamiser la mise en exploitation des locaux réalisés pour les jeunes au chômage». Autres mesures : la prolongation des durées de validité des dispositifs de pré-insertion dans la vie professionnelle ou encore l’augmentation des incitations et encouragements à la création de petites et moyennes entreprises et la facilitation de l'accès des PME aux crédits bancaires.
Débloquer le dossier le plus sensible : le logement. Le chef de l’Etat demande à ce que soient accélérées «l’affectation de l'importante quantité de logements sociaux locatifs déjà réceptionnés», mais aussi «l’exécution du programme de logements ruraux de 700 000 unités, au moins un tiers de ce contingent devant être lancé avant la fin de cette année». Sur un dossier qui patine -l’accès à la propriété- il est également demandé au gouvernement d’encourager les banques locales «à faciliter l'accès des citoyens aux crédits pour la promotion immobilière». Après les nombreuses tentatives d’immolation par le feu suite à des refus d’accès au logement, le chef de l'Etat maintient la pression et attend «à la fin de ce trimestre, un rapport d'étape sur l'avancement de ces mesures destinées à augmenter la réponse à la demande de logements».
Répondre directement aux émeutiers. L’augmentation du prix des aliments de base comme le sucre et l’huile n’explique sans doute pas à elle toute seule la flambée d’émeutes en janvier, mais l’Etat prévoit de subventionner de nouveaux aliments comme les légumes secs. Et en réponse à la crise du lait qui entraîne régulièrement de longues files d’attentes devant les supérettes, les pouvoirs publics sont invités à s’impliquer «dans l'approvisionnement et la régulation du marché local en produits alimentaires de base». Enfin, plus question de nettoyer les rues du commerce informel sans explication : le gouvernement est chargé «d'alléger les formalités et procédures destinées au transfert du petit commerce informel sur la voie publique vers des sites aménagés, en concertation avec les associations et représentants des concernés.»
*C'était le 9 février 1992
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