Algérie: marche maintenue samedi

La nouvelle marche prévue samedi à Alger à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) est maintenue malgré les promesses gouvernementales réitérées hier par le premier ministre, a déclaré Fodil Boumala, membre fondateur de la CNCD.

"L'Algérie est vraiment en marche pour un changement. Notre lutte dépasse largement la levée de l'état d'urgence", a déclaré à l'AFP M. Boumala selon lequel les propositions du gouvernement ne sont pas satisfaisantes. "La prochaine manifestation de samedi se prépare très bien. Il y a moins de peur", a-t-il ajouté. "Le gouvernement continue à improviser des pseudo-solutions à des crises structurelles. C'est un régime coupé de la société", a-t-il affirmé.

Le premier ministre Ahmed Ouyahia dont le parti du Rassemblement national démocratique (RND, libéral) est membre de l'Alliance au pouvoir qui fêtait mercredi son 7e anniversaire, a annoncé "la levée de l'état d'urgence avant la fin du mois en cours, parallèlement à l'annonce de plusieurs décisions concernant le logement, l'emploi et la gestion de l'administration". L'état d'urgence a été proclamé en 1992 au début de la décennie des violences islamistes qui ont fait au moins 150.000 morts.

Pour M. Boumala, le gouvernement qui annonce la levée de l'état d'urgence, "est en train, en même temps, de préparer une loi anti-terroriste qui sera peut-être plus dangereuse". En annonçant le 3 février la levée de cette mesure, le président Abdelaziz Bouteflika avait annoncé qu'il avait chargé le gouvernement de plancher sur une loi afin de lutter contre le terrorisme.

L'annonce de M. Ouyahia intervenait après une manifestation à l'appel de la CNCD qui a réuni le 12 février quelque 2.000 personnes dans le centre d'Alger, malgré son interdiction. La CNCD regroupe des partis d'opposition, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, des syndicats autonomes et des représentants de la société civile.