La manifestation de l’opposition prévue le 12 février à Alger promet de se dérouler sous haute tension. Alors que les autorités ont décidé de l’interdire, les organisateurs, eux, la maintiennent.
La manifestation prévue par l’opposition algérienne bénéficiera-t-elle de toutes les conditions de sécurité requises ? Probablement pas, puisque le pouvoir a pris la décision de l’interdire - ce qui laisse présager du pire en matière de répression. D'autant que les manifestants déclarent d'ores et déjà ne pas tenir compte de cette interdiction.
L’alternative proposée par la wilaya (préfecture) d'Alger est l'organisation d’un rassemblement dans « l’une des différentes salles de la capitale, y compris la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf d'une capacité de 10 000 places », précise un communiqué. Mais la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui organise la manifestation n'en veut pas.
Née dans la foulée des émeutes contre la vie chère début janvier, le CNCD regroupe opposition et société civile, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) et des représentants de la société civile.
"Changement de système"
Cette coalition avait décidé samedi dernier de maintenir la marche du 12 février à Alger. But de la manifestation : réclamer, entre autres, la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis février 1992, et un « changement de système », en dépit des mesures de libéralisation annoncées de manière opportune par le président Abdelaziz Bouteflika.
« Nous avons décidé de défiler pacifiquement à Alger quelle que soit la décision des autorités », a déclaré le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, membre de la CNDC), Tahar Besbès. « S'ils veulent réprimer cette marche, ils auront à assumer leurs responsabilités », a-t-il ajouté. Une précédente manifestation du RCD avait déjà été empêchée par la police le 22 janvier dans le centre d'Alger.
Le chef de l'État avait rappelé jeudi dernier qu'Alger était interdite aux manifestations mais que des marches pouvaient être organisées ailleurs. Pour les autorités, l'interdiction des marches à Alger est justifiée par « des raisons d'ordre public ». Pour l'instant, la contestation se limite donc à internet... (Avec AFP)
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